La situation au Liban par Myriam Nasr Shuman, le beau rôle d'Hélène Vincent et l'arrestation de Gao Zhen en Chine
Au vu des événements récents survenus au Liban avec la mort de Hassan Nasrallah et l’avenir incertain de cette région du Proche-Orient, Tout Public a à cœur de faire entendre la voix des créateurs libanais. Aujourd’hui, c’est Myriam Nasr Shuman, directrice de l’Agenda Culturel, magazine qui accompagne depuis 30 ans les artistes au Liban, qui prend la parole sur la crise actuelle qui secoue son pays.
Même si Myriam Nasr Shuman continue d’aller quotidiennement à la rédaction du magazine située à Beyrouth, celle-ci nous raconte qu’il est impossible d’oublier la présence de la guerre, qui est partout. "À Beyrouth, on a le drone au-dessus de notre tête qui fait un bruit assourdissant. On ne peut pas oublier qu’on est en période de guerre", explique-t-elle.
"On ne vit pas de jour en jour, on vit presque d'heure en heure."
Myriam Nasr Shumanfranceinfo
Au-delà de l’attaque selon elle "sans foi ni loi" d’Israël, Myriam Nasr Shuman soutient la nécessité d’une concertation entre Libanais, pour qu’ils "réfléchissent ensemble" sur l’avenir et l’État libanais. La journaliste n’en attend pas moins de la part du peuple libanais, dont la force permettra au pays de se relever comme il l’a toujours fait selon elle. "J’ai une grande foi en les Libanais, en la société civile. Je sais combien on se remet vite d'aplomb, on se remet sur pied et surtout, on redémarre au quart de tour. On a tous des projets, on a tous plein de choses en tête et dès qu'on en aura l'opportunité (…) on fera quelque chose", confie-t-elle avec aplomb et espoir.
Le rôle qui sublime Hélène Vincent
C’est sûrement l’un des plus beaux rôles qu’il lui a été donné de jouer au cinéma : à 81 ans, Hélène Vincent partage l’affiche avec Josiane Balasko, 74 ans, pour le film Quand vient l’automne, où elle joue le rôle de Michelle, une grand-mère qui vit seule dans sa maison en Bourgogne. "Quand François [Ozon] m’a proposé le scénario, je n’y croyais pas mes yeux d’avoir lu ce que j’avais lu", se rappelle l'actrice. En effet, des rôles importants au cinéma donnés à des personnes ayant passé 70 ans, ce n’est pas si fréquent.
L'actrice arrive à incarner un personnage au passé lourd et douloureux, entretenant une relation difficile avec sa fille, qui fait tanguer le film entre polar et drame ; le tout rehaussé de son amitié avec Marie-Claude (Josiane Balasko), qu’Hélène Vincent décrit comme une "relation infiniment précieuse" entre les deux femmes. Quand vient l’automne, un film de saison, réconfortant, mais qui vient cependant casser quelques codes du cinéma. À retrouver en salle dès le 2 octobre 2024.
Un vent de terreur dans le paysage artistique chinois
Alors que la République populaire de Chine fête ses 75 ans, se moquer de Mao Zedong est encore sévèrement puni par la loi chinoise. L’artiste Gao Zhen en a fait les frais, et a été arrêté par le régime. Pour cause : ses sculptures très ironiques de Mao, le père de la Chine communiste.
"La répression des artistes est un signe du degré de l'évolution d'un régime. (…) Si une société ne peut pas garantir la liberté de pensée et d'expression, elle ne fera que régresser", estime le sculpteur et photographe Ai Weiwei, artiste chinois exilé à l’étranger.
L’arrestation de Gao Zhen ne provoque toutefois pas beaucoup de réactions ni de mobilisation, que ce soit en Chine ou à l’international, et ce à cause de "la terreur imposée par le gouvernement chinois", dénonce l’artiste chinois exilé en France, Wang Keping.
Une émission avec la participation de Matteu Maestracci, journaliste au service culture de franceinfo, et Dominique André, journaliste, ancienne correspondante de Radio France en Chine, autrice du podcast Xi Jinping, le prince rouge.
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