"Le Der des Ders" de la première guerre mondiale, et le vulgaire comme injonctions faites aux femmes
Dans le documentaire en quatre épisodes Le Der des ders, Romain Potocki raconte la mort sur le champ de bataille du soldat Augustin Trébuchon, le 11 novembre 1918, tué 10 minutes avant la fin du conflit, et alors que l’Armistice était déjà signé.
"Quand j'ai commencé à travailler, j’ai découvert que la vraie chose intéressante chez Augustin Trébuchon, ce n’était pas son manque de chance final, c'est sa chance d'être resté vivant pendant 1560 jours."
Romain Potockifranceinfo
À travers ce documentaire, Romain Potocki retrace le parcours du soldat, livrant ainsi un certain récit de la Première Guerre mondiale, se concentrant sur l’intime. C’est comme ça que le réalisateur s’est concentré sur les passionnés de la période 14-18, et sur les descendants d’Augustin Trébuchon. "Je travaille beaucoup dans l'intime et ce qui me fascine c’est comment la grande histoire s'est transmise au cours d'un siècle", explique le réalisateur.
Le Der des Ders de Romain Potocki, à retrouver en replay sur France 2.
"Vulgaire, qui décide ?"
L’essai coordonné par Valérie Rey-Robert, Vulgaire, qui décide ?, remet en question les injonctions faites aux femmes, notamment concernant ce qui est vulgaire, et donc désigné comme relevant du mauvais goût. "Le livre montre que la vulgarité est un construit social, que ça ne va pas de soi. Le bon goût, c'est ce qui est édicté de manière complètement arbitraire et qui estime que certaines femmes devraient s'habiller comme ci ou comme ça, ou que les femmes auraient à faire des choses que des hommes ne devraient pas faire…", explique l’essayiste.
Tout au long de l'essai, les autrices reviennent sur les injonctions qui leur ont été faites dans leur construction de femme. "Ma mère, raconte Valérie Rey-Robert, avait des ambitions bourgeoises et donc elle estimait que pour accéder à la classe bourgeoise, il fallait respecter certains codes de non-vulgarité à propos desquels elle ne cessait de me répéter qu'il ne fallait pas être vulgaire. Et visiblement, Madonna rentrait dans les cases de la vulgarité."
Ce que combat Valérie Rey-Robert, c’est avant tout le fait d’enfermer les femmes dans des rôles prédéfinis. Ainsi, à propos du procès Mazan, celle-ci estime "qu’un des éléments de la culture du viol, c’est d’avoir une certaine image des victimes : on attend des victimes qu’elles aient une certaine dignité, [or], il n'y a pas une façon d'être digne. On peut pleurer, on peut hurler, on peut en vouloir à ses violeurs, on peut ne pas vouloir porter plainte, ne pas vouloir aller au procès", explique-t-elle.
Vulgaire, qui décide ? (Les insolentes) est à retrouver dès maintenant en librairie.
Une émission avec la participation de Matteu Maestracci.
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