Le nouvel "Arabe du futur" de Riad Sattouf, l'ascension de Donald Trump au cinéma, et l'histoire des zombis au Quai Branly

Dans Tout Public du mardi 8 octobre 2024, Riad Sattouf pour "Moi, Fadi, le frère volé", le réalisateur Ali Abbasi pour la sortie du biopic "The Apprentice", et l'exposition "Zombis" au musée du Quai Branly.
Article rédigé par Frédéric Carbonne
Radio France
Publié
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"Moi, Fadi, le frère volé", "The Apprentice" et l'expo "Zombis". (LES LIVRES DU FUTUR - APPRENTICE PRODUCTIONS ONTARIO INC. / PROFILE PRODUCTIONS 2 APS / TAILORED FILMS LTD / DCM /- MUSEE DU QUAI BRANLY)

Alors que l’on pensait que la saga de L’Arabe du futur était arrivée à sa fin avec le sixième tome, Riad Sattouf n’avait pas tout dit de son histoire familiale et publie la suite : Moi, Fadi, le frère volé. Cette fois, le lecteur est confronté à la face la plus sombre de l’histoire, où on suit le récit de son frère kidnappé petit et emmené en Syrie par son père.

Riad Satouff confie au micro de Tout Public que le projet de raconter cette histoire remonte au moment où il a retrouvé son frère Fadi, et qu’il a pu avoir les réponses aux questions qu’il se posait. "L'histoire de mon frère avait quelque chose d’irracontable quand il m'en a parlé, explique le bédéiste à propos de ce projet gardé secret pendant des années. Je ne savais pas comment amener ça, comment le rendre intelligible par les gens. Et je voulais qu'il existe les six premiers tomes de L'Arabe du futur, avant de raconter l'histoire de Fadi."

À travers cette nouvelle série de la saga, l’auteur a aussi voulu raconter l’enfance, et sa capacité à s’adapter aux situations les plus tragiques.

C’est mélancolique de se dire que finalement un petit enfant s'adapte à toute chose, dans toute situation, dans toute société (…), dans tous les cadres de vie où il va se trouver projeté.

Riad Sattouf

à franceinfo

Riad Sattouf reste de ce point de vue un auteur de l'intime, ce qui n'enlève rien à sa portée politique. Il explique en effet être libre de toute attache idéologique en créant, afin de raconter la vie en "clair-obscur", la rendant "pleine de doutes", ce qui permet de s'approcher "d'une certaine "vérité"".

"The Apprentice", le film sur l'ascension de Donald Trump

Celui qui a voulu amener de la complexité à la fiction pour être au plus proche de la réalité, c’est également le réalisateur Ali Abassi pour son biopic The Apprentice, qui retrace l'ascension de Donald Trump dans le New York des années 70. "C'est justement cette complexité qui rend le film intéressant à faire, estime le réalisateur irano-danois. Si l'idée, c'est que c'était un connard qui devient un connard encore pire, ce n'est pas un film, c'est du vent. (…) La réalité n'est pas si simple".

À travers ce biopic, ce n’est donc ni une mystification de Donald Trump que met en scène Ali Abassi, ni une satire, mais le récit du destin exceptionnel de l'ex-président américain et candidat à la présidentielle, tout en dévoilant le versant moins grandiose de sa trajectoire. Une date de sortie sur grand écran qui n’a rien d’anodin, puisqu’elle a lieu quatre semaines avant l'élection américaine. A retrouver en salle en France dès le mercredi 9 octobre 2024.

Les zombis au musée et à Hollywood

L’exposition "Zombis. La mort n'est pas une fin" s’ouvre au musée du Quai Branly ce mardi 8 octobre 2024. L’objectif est de revenir "aux sources", c'est-à-dire au zombi dans la religion vaudou à Haïti, et de déconstruire le mythe hollywoodien, explique le commissaire de l’exposition et anthropologue Philippe Charlier. De cette manière, le public est amené à découvrir la religion vaudoue et ses objets rituels.

Loin de la représentation du zombi venue d'Haïti, la figure du zombi dans la pop culture est devenue "une métaphore de mort contagieuse qui se rapproche beaucoup plus du vampire de l'Europe centrale", analyse Philippe Charlier. Le zombi dans la pop culture, au cinéma, et à Hollywood en particulier, semble en effet davantage incarner les angoisses d’une époque et de la société, que de rendre hommage à ce qui en constitue sa source. C’est ce qu’explique à l’antenne Perrine Quennesson, fine connaisseuse de la figure du zombi au cinéma. Elle explique que le zombi incarne au fur et à mesure de son évolution les peurs de la société.

"Le corps du zombi devient un corps social sur lequel on projette nos peurs et nos angoisses."

Perrine Quennesson

franceinfo

C'est sans oublier le potentiel comique du zombi, qui, en le tournant au ridicule, devient "une manière de jouer avec nos peurs". C’est le cas de la comédie Shaun of the Dead d’Edgar Wright réalisé en 2004, qui vient d’être restaurée et sera diffusée en avant-première au cinéma Les Cinq Caumartin à Paris, jeudi 10 octobre 2024. S'en suivra une conversation entre nos deux intervenants, Perrine Quennesson et Patrice Charlier.

Une émission avec la participation d’Augustin Arrivé, Matteu Maestracci, et Anne Chépeau, journalistes au service culture de franceinfo.

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