Une exposition sur les femmes afghanes, Hélène Gaudy finaliste du Prix Goncourt 2024 et Zaho de Sagazan

Dans "Tout Public" du vendredi 25 octobre 2024, Mélissa Cornet pour l'exposition "Afghanistan : No Woman’s Land", Hélène Gaudy, nommée parmi les quatre finalistes du Prix Goncourt 2024 pour "Archipel", et l'édition augmentée de l'album de Zaho de Sagazan, "La Symphonie des éclairs".
Article rédigé par franceinfo
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Mélissa Cornet, Hélène Gaudy et l'album de Zaho de Sagazan. (FRANCEINFO - JOEL SAGET / AFP - VIRGIN RECORDS)

Ce fut une évidence pour la chercheuse Mélissa Cornet et la photographe Kiana Hayeri de postuler au Prix de la Fondation Carmignac lorsqu’elles ont appris que le thème serait cette année consacré à la situation des femmes et des filles en Afghanistan. Les deux femmes travaillant depuis une dizaine d’années sur cette question sur le territoire afghan. Après dix semaines passées dans le pays, avoir voyagé dans sept différentes provinces de l’Afghanistan et interviewé plus d’une centaine de femmes afghanes, ces photographies sont désormais visibles dans l’exposition "Afghanistan : No Woman’s Land" à Paris.

"Notre objectif était de documenter la réalité de la vie des femmes afghanes de manière la plus nuancée, digne et respectueuse possible. Expliquer quelle est leur vie trois ans après la prise de Kaboul par les talibans, et amener ces histoires à Paris."

Mélissa Cornet

à franceinfo

Des photographies prises avec précaution, les deux photographes étant conscientes de la situation sur place depuis la prise du pouvoir par les talibans en 2021. "La sécurité des femmes avec lesquelles nous travaillions, ainsi que notre propre sécurité, était vraiment notre priorité", affirme la chercheuse au micro de Tout Public. Dans cette même logique, la photographe Kiana Hayeri partage leur procédé pour respecter la volonté d’anonymat de certaines femmes, qui acceptaient malgré tout d’être photographiées. "Certaines femmes ont décidé de montrer entièrement leur visage, d'autres ne voulaient pas le dévoiler totalement, d'autres encore ne voulaient pas être reconnaissables. Nous refusions d'avoir recours à des masques, des burka ou des hijab. On a donc essayé d'être créatives et on a joué sur la lumière pour cacher en partie leur visage."

Mélissa Cornet témoigne de la résignation et de la lucidité que ces femmes portent sur leur condition. "Aujourd'hui, elles ont bien compris qu'elle n'avait plus de futur en Afghanistan, et en particulier leurs filles. Toutes ces femmes nous demandaient ‘Aidez-nous à sortir du pays’", raconte-t-elle. Ces dernières ne fondent pas plus d'espoirs dans l'aide que pourrait leur apporter la communauté internationale. "Elles ont bien vu ce qui s'est passé. On est venu, on leur a fait miroiter ce qu'elles pouvaient avoir, et puis on les a quand même abandonnées en août 2021 en quittant le pays", conclut-elle.

L’exposition "Afghanistan : No Woman’s Land. Un regard intime sur la situation des droits des femmes en Afghanistan" est visible du 25 octobre au 18 novembre 2024 au Réfectoire des Cordeliers à Paris.

Hélène Gaudy, finaliste du Prix Goncourt 2024

À l’approche de la nomination du Prix Goncourt 2024, Tout Public accueille les quatre finalistes avant l’annonce du lauréat qui aura lieu le lundi 4 novembre. Hélène Gaudy ouvre le bal, avec son livre Archipel.

Celle qui a plutôt pour habitude de travailler sur des sujets prenant place dans des lieux lointains ou historiques, son intérêt s’est cette fois-ci concentré sur un sujet qui lui est proche, très proche, son propre père. "J’ai eu envie d'utiliser les outils de l'enquête que j'avais déjà utilisés sur d'autres motifs plus lointains, sur le plus proche, en me disant qu’on ne voit peut-être pas mieux les gens très proches de nous, que des personnages dont l'histoire nous sépare. J’ai donc voulu essayer cette méthode avec mon père", confie l’autrice.

De cette manière, Hélène Gaudy a mené son enquête dans l’atelier de son père artiste, qui lui a toujours dit "qu’il n'avait pas de mémoire, pas de souvenirs", et dont la mémoire semblait justement se trouver dans cet atelier, qu’elle décrit comme "une sorte de portrait de lui, mais à travers les objets". À travers l’écriture, Hélène Gaudy se donne alors pour objectif de "rendre la mémoire" à son père.

Ce livre est finalement l’histoire d’une rencontre entre une fille et son père. Les poèmes qu’avait pour habitude d’écrire le père d’Hélène Gaudy ont aussi été un moyen pour elle de le connaître sous un autre jour. "C'est difficile de comprendre ce qu'écrit un père, parce qu’on a tendance à voir nos parents uniquement comme nos parents. Et l'écriture poétique, c'est quelque chose qui échappe au rôle qu'on tient dans une famille, au rôle qu'on tient dans une société. C'est une autre personne, quelque part, qui écrit de la poésie. C’est cette autre personne que j'ai voulu rencontrer à travers ce livre."

Archipel, aux éditions de L’Olivier, d’Hélène Gaudy, disponible dès maintenant en librairie.

Zaho de Sagazan : l'étoile montante

La chanteuse de 24 ans Zaho de Sagazan a connu avec son premier album La Symphonie des éclairs un succès fulgurant, en remportant notamment quatre victoires de la musique en février 2024. Elle sort ce vendredi 25 octobre une version augmentée de l’album, La Symphonie des éclairs (Le dernier des voyages), alors que sa tournée continue de plus belle, en France et à l’étranger.

Une émission présentée par Matteu Maestracci, avec la participation des journalistes Yann Bertrand et Anne Chépeau, journalistes au service culture de franceinfo.

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