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"Transportez-moi" à Madagascar

Comme chaque samedi, nous découvrons un pays et ses transports à travers le monde, en compagnie d'un pilote de ligne d'Air France. Cette semaine, destination : Madagascar, avec aux commandes, Jean Michel BUFFET, commandant de bord instructeur-examinateur sur Airbus A340 et A330. Il totalise 14.000 heures de vol et est également auteur de nombreuses publications.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
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 France Info et
Air France vous offrent la
possibilité de gagner un billet
d'avion pour deux personnes
à destination de ce pays fabuleux qu'est Madagascar.  Pour jouer, cliquez ici et répondez à la
question suivante : Madagascar
compte plus de 22 millions d'habitants. Et quel est le nombre de zébus ?  " Tsara
vintana ! " autrement dit, bonne chance !.

 

Jean Michel BUFFET : "Ce qui frappe en
survolant cette île, une des plus grandes du monde, c'est cette terre rouge
riche d'une diversité extraordinaire. Mais d'en haut, nous sommes aussi les premiers témoins de la dramatique désertification due aux incendies de forêts, volontaires ou non, qui fait
perdre chaque année à ce fabuleux pays un trésor de biodiversité
".

 

 Longtemps considéré comme le grenier agricole de
l'océan indien
, Madagascar s'est enfoncé peu à peu dans la misère, au point
d'être l'un des pays les plus pauvres du monde.

Le zébu est l'animal emblématique de Madagascar . On le retrouve
sur les timbres ou les billets de banque, il fait partie de la vie des
habitants et sert, entre autres, à tirer des charrettes ou des charrues.

On en dénombre actuellement environ 10 millions, soit près
de 1 pour 2 habitants ! Et c'est plus qu'une ressource pour les
exploitants agricoles, c'est aussi la marque d'un statut social.

 

Le manque de
moyens de ce pays, a comme conséquence une infrastructure routière très
déficiente
: à peine plus de 10% des routes sont goudronnées ! Les voies
secondaires, difficiles voire impraticables en saison des pluies, augmentent
l'isolement des villes et villages.

Le moyen le plus rapide et le plus sûr
reste l'avion
, mais seuls une très faible minorité de Malgaches peuvent en
bénéficier. Comme la
plupart des pays d'Afrique, le Taxi-brousse reste le plus typique, le
moins cher et le plus populaire. On voit encore des vieilles Peugeot 404 ou
504 breaks surchargées, et en ville, pour les amateurs de voitures de
collections, des "taxis 2 CV ou 4L" sont toujours vaillants
malgré leur âge.

 

Madagascar, qui
est un pays de rizières, a hérité également des "pousse-pousse"
. On les trouve
surtout à Antsirabe à 200 km au sud d'Antananarivo, la capitale. On a quelques
réticences à se faire emmener par ces conducteurs qui tirent en courant pieds
nus sur le tarmac brûlant, mais c'est aussi une source de revenu et un travail
dans ce pays ou souvent 50% des jeunes ne trouvent pas d'emploi.

Le terme Pousse-pousse vient du fait que
les rues de la capitale sont en pente, et ces véhicules étaient manipulés par
deux hommes. Le second, placé derrière la cabine ne voyait rien. C'est le
premier qui le guidait en criant : "pousse, pousse !", "mora-mora !"
: doucement !

 

Un train relie Antanarivo à Tamatave (le port maritime de la capitale) . Il marche d'une façon
aléatoire, mais de temps en temps il est possible, si la voie est en état, de
l'affréter : la ligne est superbe ! Les villages
côtiers, eux, sont reliés entre eux depuis des millénaires par la mer ou les rivières. Les pirogues et les boutres y sont présents, notamment au nord-ouest de
Madagascar, et c'est la dernière région du monde où des centaines de boutres
naviguent encore exclusivement à la voile.

 Les boutres sont des bateaux d'origine
arabe dont l'origine remonte à plus de mille ans
. Solides, à faible tirant-d'eau,
larges (1/3 de leur longueur), ils ont façonné la région. Autrefois
trafiquants d'esclaves, d'armes, de perles et d'or, ces navires tout droit
sortis d'un conte des mille et une nuits, se sont lentement adaptés à
l'histoire particulière de Madagascar. Ils participent à l'économie du pays par,
notamment, le transport de matériaux de construction qui sortent de la brousse
(feuilles de ravinala pour la confection des murs et des toits, raphia, poteaux
de palétuvier, madriers, chevrons et planches de bois durs), mais également, du
riz, des noix de coco, des animaux, etc.

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 De nombreuses associations et ONG
tentent par leurs actions à soulager la misère des Malgaches, et quelques unes
sortent des sentiers battus. 

 Association Coup de Pousse-pousse pour les enfants : Régis Denef et Jérôme Vigreux se sont lancés un défi :
traverser Madagascar en pousse-pousse en se relayant. Un voyage de 2.000
kilomètres dont l'unique but est de récolter des fonds pour permettre le
financement d'un centre social sur l'île. Tous les dons récoltés sont  intégralement reversés à l'association
"Grandir Ailleurs"

 Association Zebunet : sur les traces de la Grameen Bank du prix Nobel
de la paix, Mohamed Yunus, cette association propose à tout un chacun de devenir propriétaire d'un zébu, et de le confier, sous forme de
micro crédit, à un paysan malgache qui en fera l'acquisition à l'issu du
remboursement du " PEZ " (plan épargne zébu). Aujourd'hui cette
association a permis l'acquisition de plus de 12000 animaux d'élevage par
les paysans pauvres du sud.

 

 

 

 

 

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