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Transportez-moi du 14 mai. L'après-coronavirus, nouveau départ pour la mobilité urbaine ?

Le déconfinement est synonyme de retour à la mobilité pour de nombreux usagers. Mais les enjeux sont désormais tout autres, puisqu'il faut également intégrer la notion de sécurité à la mobilité urbaine.  

Article rédigé par Gérard Feldzer
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Mise en place d'une signalisation d'une piste cyclable. (DR)

De nouvelles problématiques 

Suite à cette pandémie, et pour longtemps, les voyageurs seront attentifs à la sécurité sanitaire mise en place par les opérateurs de transports. Faute de quoi, ils auront recours, au mieux à des transports doux, au pire à la voiture individuelle, avec comme conséquence les bouchons et une impasse économique et environnementale. En effet, les particules fines fragilisent les poumons et augmentent ainsi le risque sanitaire. Mohamed Mezganhi, président de l’union international des transports publics.

Cette crise nous fait prendre conscience qu’il faut repenser la mobilité, parce que une fois qu’on aura résolu les questions liées au virus, le transport public de toute façon restera le mode principal et sera la colonne vertébrale de la mobilité en ville, parce que c’est uniquement avec le transport public qu'on peut transporter des volumes de passagers élevés

Mohamed Mezganhi

Le co-voiturage, ou les taxis électriques, peuvent être une solution et une petite partie de la solution, à condition de respecter les gestes barrières. C’est ce que proposent certains VTC comme la société Caocao, qui fait rouler des véhicules hybrides électriques performants au look de taxi anglais de 6 places avec des mesures sanitaires et sociales intéressantes, Veruschka Becquart directrice du marketing.

Il y a une cloison de séparation en PVC d’origine, qui permet de protéger nos passagers et nos chauffeurs qui, en plus, sont tous équipés de masques. Du gel est à la disposition des clients, et le véhicule est nettoyé entre chaque course. Il y a un accès pour les personnes à mobilité réduite par une rampe d’accès amovible et un marchepied.

Veruschka Becquart

Le vélo comme solution ? 

L’après Covid-19 pourrait bien accélérer les modes doux comme le vélo, qui, au quotidien, est utilisé par 4% de la population française contre 35% dans les pays du Nord. Rattraper notre retard, c’est ce que souhaite Elisabeth Borne ministre de la transition écologique et solidaire.

Le vélo c’est un moyen de transport qui a beaucoup de qualité, c’est bon pour la planète, bon pour la santé, c’est bon pour le porte-monnaie, et là, au moment où chacun se demande comment il va retourner au travail, on a un mode de déplacement, qui, par nature, permet de respecter les gestes barrières

Elisabeth Borne

Accélérer les modes doux, cela veut dire des espaces protégés, c’est aussi la volonté d’Anne Hidalgo, maire de Paris, l’une des capitales les plus denses au monde au kilomètre carré 

Beaucoup des pistes cyclables temporaires que nous aurons utilisé, 50km de pistes cyclables supplémentaires au-delà des 1040km qui existent déjà et qui pour un certain nombre d’entre elles, je l’espère, pourront sans doute se poursuivre

Anne Hidalgo

Transformer les voies sur berges en voies piétonnes, par exemple, malgré les lobbys en faveur du tout-voiture, n’a pas été simple, et en même temps offrir des moyens alternatifs aux habitants notamment en périphérie, est le pari à tenir pour des villes comme Paris apaisées et respirables. 

On va vers quelque chose de très très différent en termes de mobilités, et je pense que la pression des opinions publiques sera beaucoup plus forte que la pression des lobbys pour revenir en arrière

Anne Hidalgo

On en revient à un problème de santé publique et de priorité.

 Retrouvez ici en intégralité l'interview d'Anne Hidalgo

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