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À cause de la vague de froid, la Suède importe de l'électricité produite par des centrales à charbon

Le vortex polaire qui arrive en France frappe déjà depuis plusieurs jours le nord de l’Europe, en particulier la Suède contrainte d'importer de l'électricité de ses voisins. L'origine de cette énergie suscite la polémique.

Article rédigé par franceinfo - Jean-Marc Four
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (FREDRIK SANDBERG / TT NEWS AGENCY)

La Suède est habituée à des températures polaires. Et pourtant son réseau électrique a du mal à faire face. Le pays est en effet engagé dans une politique vertueuse pour le climat et l’environnement : développer les énergies renouvelables en particulier l’éolien. Tout en arrêtant ses centrales à charbon et aussi ses centrales nucléaires, elle n’en a plus que trois en activité. Mais en cas de grand froid et de manque de vent, comme c’est le cas actuellement, problème : l’énergie éolienne qui fournit en moyenne 20% de la consommation électrique ne peut plus en fournir que 9%.

Depuis début février, la Suède s’est donc vue contrainte de remettre en marche une vieille centrale au gasoil à Karslhamm et d’importer de l’électricité produite chez ses voisins du sud, l’Allemagne, la Pologne, la Lituanie. Or cette électricité est produite par des centrales à charbon, dont on sait à quel point elles sont nuisibles pour le réchauffement de la planète. Tout ça crée de la controverse et fait désordre dans un pays qui se veut leader et modèle sur la question du climat.

La révolte des aspirateurs

Ce n’est pas la seule controverse en Suède autour de l’électricité. D’abord, il y a la facture qui flambe en particulier dans le sud du pays, qui dépend des importations. Le coût du megawatt/heure grimpe jusqu’à 200€ actuellement contre 30€ normalement, toujours en raison de ces questions d’approvisionnement. Le 6 février plusieurs appels ont donc été lancés sur les médias pour limiter la consommation d’électricité.

Des papeteries se sont arrêtées de tourner délibérément. Et les particuliers ont été invités à faire attention, par exemple en limitant l’utilisation des aspirateurs. Polémique immédiate sur les réseaux sociaux, où le slogan, le mot dièse "dammsugarupproret" a fait son apparition. Traduction : "la révolte des aspirateurs". "Vive la résistance" a même écrit, en français, un internaute suédois en prenant une photo de son appareil ménager préféré. Au-delà de la plaisanterie, c’est révélateur : le sujet de l’approvisionnement électrique fait débat en Suède.

Un test pour le réseau électrique européen

Pour ne rien arranger, cette vague de froid pourrait durer toute la semaine. En Suède, toujours, on annonce -13°C à Stockholm. Ce n’est pas mieux dans le nord de l’Allemagne, où il est tombé 40 cm de neige. Des écoles ont été fermées, des matchs de football reportés, des trains bloqués. À Hanovre par exemple, le thermomètre pourrait descendre jusqu’à -16° cette semaine.

Les Pays-Bas ont également été frappés par une tempête de neige sans précédent depuis 10 ans avec là aussi, beaucoup de perturbations à Amsterdam ou Eindhoven : aéroports arrêtés ou fonctionnant au ralenti, centres de dépistage anti Covid provisoirement fermés.  Maintenant, c’est le tour de la France. Et il va donc falloir surveiller attentivement comment le réseau électrique européen va faire face, si la consommation monte simultanément un peu partout sur toute la moitié nord de l’Europe.

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