Chili : Gabriel Boric, le nouveau président symbole d'une jeune génération au pouvoir dans le monde
Le candidat de gauche Gabriel Boric a remporté l’élection présidentielle au Chili, dimanche. À 35 ans, il devient le chef d’État le plus jeune au monde. Mais les trentenaires sont désormais assez nombreux au pouvoir.
Il a remporté l'élection présidentielle dimanche 19 décembre au Chili, face à son rival d'extrême droite : Gabriel Boric, 35 ans, est ainsi devenu le plus jeune chef d'État au monde. L'ancien leader étudiant devient ainsi le porte-drapeau des trentenaires chefs d’État ou de gouvernement en exercice. Cependant, au niveau mondial, ils sont de plus en plus nombreux à diriger des pays.
Si on met de côté un cas particulier, Giacomo Simoncini, capitaine-régent de la minuscule république de Saint-Marin et âgé de 27 ans, Gabriel Boric est donc désormais le benjamin. Juste après lui, on trouve la Première ministre de Finlande, Sana Marin, 36 ans, au pouvoir depuis déjà deux ans.
Des trentenaires en dictature comme en démocratie
Les trentenaires sont nombreux aux postes de commandes. Dans des régimes autoritaires ou des dictatures, on retrouve le Nord-coréen Kim Jong-un, 37 ans et déjà dix ans à la tête du régime ; le Tchadien Mahamat Déby, 37 ans également, qui vient de succéder à son père ; le colonel Assimi Goïta, 38 ans et militaire putschiste au Mali.
Il y a aussi de nombreuses démocraties concernées. En Europe, l’Irlandais Léo Varadkar et l’Estonien Juri Ratas ont tous les deux 38 ans. En Amérique centrale, le Salvadorien Nayib Bukele et le Costaricien Carlos Alvarado Quesada ont chacun 39 ans. Viennent ensuite deux figures qui ont incarné la jeunesse au pouvoir mais qui ont désormais passé le cap des 40 ans : la Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern - 41 ans - et bien sûr Emmanuel Macron, élu président à 39 ans et qui fêtera ses 44 ans ce 21 décembre. Il peut presque paraître vieux, avec neuf ans de plus que le chilien Boric !
Dans un passé récent, il y a déjà eu des dirigeants encore plus jeunes que Boric, le plus connu étant le chancelier autrichien Sebastian Kurz. Il a démissionné en octobre 2021, après quatre ans passés au pouvoir. Lors de son accession à la chancellerie, il n’avait que 31 ans. L’ancien Premier ministre estonien, Taavi Roivas, avait lui 34 ans lors de sa désignation en 2014. En dehors des démocraties, on peut ajouter l’émir du Qatar, le sheikh Tamim al-Thani, arrivé au pouvoir à 33 ans, ou le roi du Bhoutan, dans l’Himalaya, qui a accédé au trône en 2008 à l'âge de 26 ans.
Plutôt à gauche et plutôt new look
Pour rester sur les démocraties, ces trentenaires présentent quelques points communs même s'il est difficile de généraliser. D’abord, il s’agit le plus souvent - le cas de l’autrichien Kurz mis à part - de dirigeants qui se revendiquent de gauche ou de centre-gauche : le Chilien Boric, la Néo-zélandaise Ardern, la Finlandaise Marin, les Salvadoriens et Costa-riciens Bukele et Quesada. Ils sont souvent aussi l’émanation d’un rejet des partis politiques établis : c’est typiquement le cas de Boric au Chili.
Ils sont également porteurs de problématiques nouvelles. Par exemple, les droits des homosexuels grâce à l’Irlandais Varadkar, qui est ouvertement gay. Ensuite, nombre d’entre eux rompent avec certains codes sociaux : adieu le port de la cravate - Bukele s’affiche en blouson de cuir - ou bonjour la maternité en plein mandat - Ardern s’est rendue à la tribune de l’ONU avec son bébé dans les bras. Cela dit, ce renouvellement n’est pas une garantie de protection de la démocratie. Le cas du Salvadorien Bukele, qui a basculé dans l’autoritarisme, est révélateur. On peut avoir l’air cool et ne pas l’être du tout.
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