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Climat : Une COP28 à Dubaï déjà sulfureuse

Des élus occidentaux demandent le retrait de la nomination de Sultan al-Jaber, patron de l'industrie pétrolière d'Abu Dhabi, pour présider la COP 28.
Article rédigé par franceinfo, Christian Chesnot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Sultan al-Jaber, directeur général de la compagnie pétrolière nationale d'Abou Dhabi (ADNOC) des Émirats arabes unis, lors de la conférence "UAE Climate Tech" au centre énergétique d'Abu Dhabi,  le 10 mai 2023. (KARIM SAHIB / AFP)

Une centaine d'élus du Parlement européen et du Congrès appellent, mardi 23 mai, dans une lettre à Joe Biden, Ursula Von der Leyen et Antonio Guterres, secrétaire général de l'ONU, au retrait de la nomination d'un patron de l'industrie pétrolière pour présider la prochaine COP28 qui se déroulera 30 novembre au 12 décembre 2023, à Dubaï. La conférence sur le climat n'a jamais été aussi clivante.

Ce rendez-vous mondial pour lutter contre le réchauffement climatique n'aura lieu que dans six mois, et déjà les polémiques se multiplient. La cible de ces élus européens et américains qui interpellent les grands décideurs, mais aussi du monde des défenseurs de l'environnement, c'est Sultan al-Jaber, ministre de l'industrie émirien et surtout PDG de la compagnie nationale de pétrole d'Abu Dhabi, l'ADNOC. C'est lui qui doit diriger les débats à Dubaï.

Pour ces critiques, sa présidence est un non-sens, voire une provocation. Selon eux, on ne peut pas confier la présidence d'un tel événement à un représentant du lobby pétrolier, l'un des secteurs responsables de l'augmentation des gaz à effet de serre dans l'atmosphère.

Washington et Paris soutiennent Sultan al-Jaber


Sultan al-Jaber met en avant qu'il est aussi le fondateur de MASDAR, géant national émirien dans les énergies renouvelables, et que son pays travaille à sa transition énergétique depuis plus de 20 ans, notamment parce que celui-ci subira de plein fouet l'augmentation des températures. Les Émirats, mais aussi les autres pays de Golfe, sont également devenus le poumon financier de la planète avec leurs fonds souverains colossaux. Sans eux, il sera difficile d'espérer financer les projets de diversification énergétique, notamment dans les pays pauvres ou en développement.


Sultan Al-Jaber a reçu des soutiens de poids comme ceux des États-Unis et de la France. "Peu importe qui organise, l'important ce sont les décisions et les résultats," avait expliqué Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie, lors d'une visite en janvier dernier aux Émirats.

L’invitation qui fâche…


L’invitation adressée formellement à Bachar Al-Assad ne va évidemment pas plaire aux Occidentaux, la France en particulier, qui refuse tout contact avec lui, mais aussi les ONG de défense des droits de l'homme, qui sont vent debout contre la possible venue du président syrien à Dubaï.

Pour Human Rights Watch (HRW), il est scandaleux qu'une telle conférence soit exploitée pour ramener Bachar al-Assad dans le giron de la communauté internationale, sans qu'il rende des comptes pour ses crimes. Autant dire que cette COP28 à Dubaï s'annonce d'ores et déjà aussi clivante que sulfureuse...

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