Eminem interdit au candidat républicain Vivek Ramaswamy de reprendre un de ses morceaux
"Merci de ne plus rapper sur mes textes dans vos meetings", c'est en substance le message du rappeur Eminem adressé à Vivek Ramaswamy. Rapper sur Lose Yourself, c'est ce qu'a effectivement fait le jeune candidat à la primaire des républicains, qui aura lieu en mars prochain de l'autre côté de l'Atlantique. Le 12 août, on a vu Vivek Ramaswamy se balancer, micro à la main, casquette rouge vissée sur le crâne, devant ses partisans dans l'État de l'Iowa. On s'abstiendra d'adresser une note artistique à l'étoile montante du camp conservateur.
On notera surtout une absence totale d'applaudissements dans le public, contrairement au succès recueilli lorsque Vivek Ramaswamy a affirmé jeudi dernier, lors du premier débat pour les primaires républicaines, qu'il ne voterait pas en faveur de nouvelles subventions d'aide militaire à l'Ukraine : "Je ne le ferai pas parce que j'estime désastreux que nous nous protégions contre l'invasion des frontières de quelqu'un d'autre, alors que nous devrions utiliser nos ressources militaires pour nous protéger, nous, de l'invasion à la frontière sud des États-Unis."
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Ce n'est pas tant pour avoir massacré le morceau Lose Yourself qu'Eminem a sommé Ramaswamy de ne plus utiliser sa musique, mais plus certainement parce qu'il ne veut pas qu'un candidat conservateur s'approprie son image lorsqu'il tient, par exemple, ce type de discours anti-migrants. Et n'oublions pas qu'Eminem, c'est 40 millions de fans sur les réseaux, donc un excellent parti pour attirer et séduire de nouveaux électeurs.
Une longue, très longue histoire
Eminem s'est tourné vers le BMI, l'organisme américain de protection des droits musicaux. La plupart du temps, les candidats peuvent utiliser plus de 20 millions de titres gratuitement pour ambiancer leurs meetings de campagne. Mais le BMI n'a pas tardé à envoyer sa réponse, indiquant que toute utilisation de l'œuvre d'Eminem par Ramaswamy serait désormais considérée comme une violation substantielle de sa licence. Réponse rapide, car le BMI est habitué à gérer ce genre de litiges entre artistes et conservateurs américains. C'est une longue, très longue histoire.
Au début des années 80, Bruce Springsteen a clairement fait savoir à l'équipe de Ronald Reagan qu'il refuserait que son morceau culte Born in the USA soit utilisé pendant la campagne. Sans pour autant obtenir satisfaction. Même chose d'ailleurs en 2000 pour Tom Petty face à George W. Bush. C'est lors de l'élection 2008, en fait, que les artistes commencent à s'organiser sérieusement devant la justice. Une multitude de musiciens refusent de céder leur morceau à John McCain : Van Halen, les Foo Fighters et même Abba ou Frankie Valli. Mais la bataille la plus farouche reste celle remportée par les Stones face à Donald Trump, autour du titre You Can't Always Get What You Want.
Et dans le sillage des Stones, avec Eminem, on sait par avance que les candidats républicains n'obtiendront pas cette année tout ce qu'ils souhaitent.
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