En 1968 à Mexico, le combat contre la ségrégation raciale s'invite aux Jeux olympiques

Lors des Jeux olympiques de 1968, à Mexico, la guerre du Vietnam fait des ravages et aux États-Unis, le combat contre la ségrégation raciale bat son plein. Ce qui va donner l'une des images les plus emblématiques de toute l'histoire des Jeux.
Article rédigé par Christian Chesnot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Tommie Smith (au centre) et John Carlos (à droite), les poings levés lors de la cérémonie de remise de médailles du 200 m aux Jeux de Mexico en 1968. (BETTMANN / BETTMANN)

Les Jeux olympiques de Mexico en 1968, les premiers organisés dans un pays en voie de développement, se déroulent dans un climat politique incandescent. En effet, les chars soviétiques sont entrés dans Prague, le conflit au Nigeria a provoqué une famine atroce au Biafra, région sécessionniste, et sur tous les campus universitaires du monde, les étudiants se révoltent et manifestent.

Aux États-Unis, la guerre du Vietnam a provoqué une immense vague de protestation, durement réprimée et c'est également le temps des luttes contre la ségrégation raciale. L'assassinat du pasteur Martin Luther King, adepte de la non-violence, le 4 avril, provoque une onde de choc, qui va se propager jusqu'au stade olympique de Mexico.

L'image qui restera de ces Jeux de Mexico est celle des poings levés de deux sprinters américains. Tommie Smith remporte la course du 200 mètres tandis que John Carlos termine à la troisième place et l'Australien Peter Norman s'intercale entre les deux Afro-Américains en deuxième position.

Le lendemain sur le podium, lorsque l'hymne national américain retentit pour la remise des médailles, Tommie Smith et John Carlos, têtes baissées, brandissent leurs poings fermés et gantés, en référence au mouvement de contestation "Black Power". Les deux athlètes portent aussi des chaussettes noires pour dénoncer la pauvreté de la communauté noire aux États-Unis.

Des athlètes mis au placard pendant presque 50 ans

Indignée, la foule conspue les deux athlètes afro-américains qui défient leur gouvernement devant les caméras du monde entier et après ce coup d'éclat, ils seront exclus du monde sportif. Le lendemain du podium, les deux sprinters américains sont bannis du village olympique et renvoyer aux États-Unis. C'est le début des représailles puisqu'ils seront exclus à vie des Jeux olympiques.

De retour au pays, Tommie Smith et John Carlos recevront des menaces de mort. Après avoir été ignorés pendant des années, ce n'est qu'en 2016 que les deux ex-athlètes sont réhabilités et reçus à la Maison-Blanche, par le président Barack Obama.

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