Guerre des gangs en Suède : des victimes toujours plus jeunes
Les chiffres datent de 2022, une année noire, où les Suédois n’ont passé qu’une petite trentaine de jours sans qu’une fusillade n'éclate dans le pays. Tout indique que la Suède est sur les mêmes bases pour l’année 2023. Les renseignements affirment que la situation n’a pas été aussi dangereuse depuis l’après-guerre en 1945. Une violence cantonnée aux grandes villes, Stockholm, Malmö, Göteborg, mais qui se répand désormais dans tous les centres urbains. La police constate même qu’une nouvelle série de règlement de comptes est en cours : sept personnes assassinées en trois semaines. Le 11 septembre, la victime était un garçon de 13 ans.
D’après la police ce jeune adolescent faisait partie des 30 000 personnes impliquées dans le crime organisé et le trafic de drogue en Suède. Il a été abattu dans la banlieue sud de Stockholm. Il est l’une des nombreuses victimes d’une guerre interne au gang de Foxtrot, celui du "Renard kurde", un chef de faction agissant désormais depuis la Turquie. D’origine irakienne, Rawa Majid, en conflit avec l’un de ses anciens complices, a récemment fait assassiner la mère de celui-ci, une femme de 70 ans. C'est ce crime qui donne lieu aujourd’hui à cette escalade de violence à travers le pays.
Seuls 25% des crimes commis sont résolus
De nombreux débats s’ouvrent en Suède sur la circulation des armes, 100% de celles utilisées par ces gangs sont illégales. Il y a aujourd’hui une importante filière d’armes, en provenance des Balkans, fabriquées en impression 3D et donc impossible à tracer. L'autre préoccupation, c'est l’influence grandissante des gangs sur les pouvoirs publics qui expliquerait que seuls 25% des crimes commis soient résolus.
Mais la grande préoccupation, selon Ardavan Khoshnood, professeur de criminologie à l’université de Lund, c’est l’âge de ceux qui sont en possession des armes, de plus en plus des mineurs. "Pour chaque mort en Suède, vous avez entre trois et quatre jeunes individus dans la file d’attente pour prendre le relais. La priorité, c’est de stopper la filière de recrutement des gangs. La plupart des nouvelles recrues sont des enfants, donc il faut mettre en place une meilleure collaboration entre les écoles, la police et les services sociaux si l’on souhaite inverser cette courbe mortifère", a déclaré le criminologue suédois. 85% des délinquants impliqués dans ces affrontements entre gangs sont issus de l’immigration et des quartiers.
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