Kamala Harris tente de se démarquer de Donald Trump avec un programme économique marqué à gauche

La candidate démocrate détaille ses mesures économiques, l'un des enjeux majeurs de l'élection américaine, dans un discours en Caroline du Nord, vendredi.
Article rédigé par Valérie Crova
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Kamala Harris lors d'un évenement conjoint avec le président Joe Biden dans le Maryland, le 15 août 2024. (IMAGO / STAR SHOOTER / MAXPPP)

Aux États-Unis, le scrutin de novembre prochain va se jouer en grande partie sur les sujets économiques. Et la très probable candidate démocrate est attendue sur ce point. Alors que la convention démocrate de Chicago, qui se tient du 19 au 22 août, devrait voir Kamala Harris intronisée officiellement, elle détaille son programme économique vendredi 16 août dans un discours en Caroline du Nord.

Les sujets économiques déjà au cœur de la campagne

Sur le plan économique, Donald Trump n'arrête pas d'étriller sa rivale qu'il associe au bilan "désastreux" de Joe Biden. Le candidat républicain martèle que tous les prix vont augmenter si Kamala Harris est élue : ceux de l'essence, du chauffage, de l'électricité... En revanche, lui ferait immédiatement baisser les prix en cas d'élection, assure le milliardaire.

L'inflation cumulée a certes atteint 20% sous le mandat de Joe Biden qui a pâti de l'épidémie de Covid. Mais la hausse des prix est retombée sous la barre des 3% en juillet, ce qui peut bénéficier à Kamala Harris. Celle-ci n'a jamais parlé d'inflation jusqu'à présent dans ses meetings mais de "vie chère". Elle pointe du doigt les entreprises accusées d'avoir des marges trop élevées et de faire grimper artificiellement les prix. Cet argument est d'ailleurs bien accueilli par les électeurs centristes.

Parmi les mesures de Kamala Harris : hausse du salaire minimum et taxation des entreprises

On sait que la future candidate démocrate est favorable à une taxation plus élevée des sociétés et des hauts revenus. Elle a par ailleurs déjà plaidé pour une augmentation du salaire minimum qui est de l'ordre de 1 200 dollars (l'équivalent de 1 100 euros) et l'octroi de congés payés aux travailleurs. Kamala Harris milite également pour la construction de trois millions de nouveaux logements pour faire face à la "pénurie" dans le secteur et pour des loyers plus abordables. Toutes ces mesures sont destinées à attirer les électeurs de la classe moyenne qui auraient tendance à se tourner vers Donald Trump.

Le ticket démocrate le plus à gauche depuis les années 1980

De telles mesures semblent jouer en sa faveur. Car, ii l'on en croit une enquête du Financial Times et de l'Université du Michigan publiée le 7 août, Kamala Harris talonne désormais Donald Trump quant à la question de savoir si les Américains lui font confiance pour gérer l'économie. Elle est créditée de 42% d'opinions favorables contre 41% à Donald Trump. Kamala Harris va devoir maintenant rassurer les financiers et Wall Street. On a tendance à dire que le ticket démocrate Harris-Walz est le plus à gauche depuis les années 80.

Il faudra surveiller la réunion de la Réserve Fédérale en septembre, la dernière avant l'élection présidentielle de novembre. Il est possible que la Fed baisse ses taux d'intérêt, ce qui aurait un effet immédiat sur l'économie américaine et notamment sur le pouvoir d'achat et profiterait ainsi à la candidate démocrate.

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