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Les plages australiennes envahies par des milliers de méduses, certainement à cause du réchauffement climatique

En quelques jours, des milliers d'Australiens ont été piqués par des méduses. C'est sans précédent et il y a peut-être un lien avec le réchauffement climatique.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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La méduse "Portuguese Man O' War". (YURI ARCURS / CHROMORANGE)

Il ne faisait pas bon se baigner en ce début janvier sur la célèbre Sunshine Coast, à l’Est de l’Australie, tout près de la grande ville de Brisbane, une région très connue pour ses plages magnifiques et très fréquentées en cette période puisque ce sont les vacances d’été là-bas. En l’espace de deux jours, pas moins de 5 000 personnes ont été piquées par des méduses. Les lifeguards, les nageurs sauveteurs australiens ont multiplié les interventions. 200 personnes ont même dû être hospitalisées après avoir subi ce qu’on appelle un choc anaphylactique, c’est-à-dire une réaction allergique très forte qui peut provoquer la mort. Lundi 7 janvier, ça va un peu mieux, mais cinq plages demeurent totalement interdites à la baignade, avec des panneaux explicites à l’entrée. Le phénomène a commencé début décembre avec 22 000 piqûres en un mois dans cette zone de la province du Queensland, c’est trois fois plus que l’an dernier à la même période : un record.  

Une menace bleutée

C’est toujours la même espèce de méduse qui est en cause : en français, on l’appelle Physalie. En Australie, on dit "Portuguese Man O’war", ou "Blue bottle" parce qu’elle est bleue. C’est très joli, ça fait en gros la taille de la main, avec une nageoire dorsale. C’est très joli mais ça fait très mal. Et quand les "Blue bottle" débarquent, elles arrivent par colonies entières,  les scientifiques utilisent même le mot "armada" : des centaines voire des milliers de méduses d’un coup, donc difficile d’y échapper si vous êtes dans l’eau. Si on est piqué, il faut immédiatement retirer le dard et passer soit de l’eau très chaude, soit de la glace. En Australie, il y a une autre méduse encore plus dangereuse : c’est l’Irukandji. Elle est toute petite, donc difficile à repérer, c’est pour ça que sur la célèbre Grande Barrière de Corail, il est généralement recommandé de se baigner avec une combinaison de plongée.  

Une prolifération accélérée par le réchauffement climatique

Il est possible que cette invasion de méduses ait un lien avec le réchauffement climatique. Il y a d’abord un phénomène météorologique conjoncturel : des vents d’est assez forts qui poussent les méduses vers la côte australienne alors que d’habitude elles sont en haute-mer. Mais de façon plus structurelle, la prolifération des méduses semble bien favorisée par le réchauffement, car ce sont des organismes qui s’adaptent particulièrement aux températures élevées, et même à la raréfaction de l’oxygène. Elles prolifèrent d’ailleurs aussi aux Philippines ou au Japon.

En matière de réchauffement, l’Australie est en première ligne : il y a huit jours, le pays vient de connaitre une nouvelle vague de canicule exceptionnelle avec 16 degrés au-dessus des normales. On a atteint 43 degrés à Adélaide dans le sud et 44 dans le centre à Alice Springs. D’année en année, c’est de pire en pire, et on le voit avec cet épisode faussement anecdotique, le réchauffement climatique devient désormais très concret.    

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