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Marche des fiertés : partout dans le monde, la lutte pour l'égalité des droits continue

Varsovie ce week-end, Paris la semaine prochaine, Tel Aviv il y a 15 jours : les défilés LGBT fleurissent un peu partout dans le monde. Des défilés aux couleurs de l'arc-en-ciel qui s'organisent alors que la situation des personnes homosexuelles dans le monde reste inquiétante.
Article rédigé par franceinfo - Nathanaël Charbonnier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
La Marche des fiertés à Paris, en 2013 (NATHANAEL CHARBONNIER / RADIO FRANCE)

C'est une réalité : dans ce domaine, rien n'est vraiment acquisLe 8 juin dernier en Israël, les marcheurs de la Gay Pride de Tel Aviv en avaient parfaitement conscience. Certains expliquaient en effet que des ministres ouvertement homophobes siègent actuellement au sein du gouvernement, notamment le ministre de la Sécurité nationale qui avait organisé en 2006 une manifestation dans laquelle il comparait les personnes homosexuelles à des animaux. Une inquiétude renforcée par un projet de réforme judiciaire qui pourrait limiter les pouvoir de la Cour suprême et remettre en question certaines avancées LGBT dans le pays.

Inquiétude en Israël, mais aussi aux Etats-Unis, où le mois des fiertés a été terni par de nombreuses menaces ciblant la communauté gay. Au Texas, l'Etat a adopté plusieurs mesures discriminatoires contre les personnes LGBT+. Conséquence : la Gay Pride a été limitée à une seule journée. En Floride, même tendance avec une bataille autour de l'évocation de la sexualité à l'école. 

Situation catastrophique en Afrique

Dans la majorité des pays africain, l'homosexualité est considérée comme "contre nature", et c'est souvent une arme politique pour prendre le pouvoir. Au Sénégal, Ousmane Sonko, principal opposant et empêtré dans une affaire de mœurs, plaide pour criminaliser plus durement encore l'homosexualité. Au Cameroun, le régulateur des médias menace de suspendre les chaînes de télévision, notamment étrangères, qui diffusent "des scènes d'homosexualité". En Ouganda vient d'être adoptée l'une des lois les plus répressives sur le sujet : l'homosexualité y est passible dans certains cas de la peine de mort. Et la tendance est la même sur tout le continent.

D'une façon générale dans le monde, les lois positives pour la communauté LGBT ont du mal à passer, celles négatives sont votées avec une facilité déconcertante. Deux exemples : au Japon, la légalisation du mariage pour tous traîne, le gouvernement allant même jusqu'à refuser que les discriminations homophobes soient interdites. En Russie, les députés ont approuvé cette semaine en première lecture une loi interdisant le changement de sexe de façon chirurgicale ou à l'état-civil. Un texte qui s'inscrit dans la lignée des dernières lois votées dans le domaine qui défendent les "valeurs familiales traditionnelles" et définissent le mariage uniquement comme l'union d'un homme et d'une femme.

Signalons encore les propos de l'archevêque catholique de Cracovie en Pologne, qui parle de "peste arc-en-ciel", et le nombre d'actes homophobes en France, qui a augmenté de 28% l'année dernière.

Conclusion : non seulement il reste beaucoup à faire pour permettre à la communauté LGBT+ de vivre sereinement dans le monde, mais l'on peut ajouter que rien n'est jamais gagné et cela partout sur la planète. Les marches des fiertés sont là pour le rappeler.

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