Mexique : des militaires arrêtent 700 policiers à Acapulco
Tous les jours dans "un monde d'avance", franceinfo donne un coup de projecteur sur une actualité à l’étranger restée "sous les radars" et qui pourrait nous échapper… Aujourd’hui, direction le Mexique, avec une scène hallucinante dans la célèbre ville balnéaire d’Acapulco.
La scène s'est déroulée mardi 25 septembre à Acapulco, au Mexique : des militaires ont effectué des arrestations à grande échelle de policiers. Des centaines de soldats, notamment de la Marine mexicaine répartis en 40 unités, avec l’appui de plusieurs hélicoptères ont encerclé par surprise le quartier général de la police d’Acapulco avant de désarmer tout le monde. 700 des 1 300 policiers de la ville ont été interpellés et privés de leurs armes. Ils sont tous soupçonnés d’être des "ripoux", tous soupçonnés de collusion avec le crime organisé.
L'armée remplace la police dans les rues
Les trois principaux chefs de la police ont été arrêtés, et depuis mardi matin, c’est donc l’armée qui assure la sécurité dans les rues d'Acapulco, une énorme ville sur la côte Pacifique qui compte environ 800 000 habitants, soit à peu près la taille de Marseille. Longtemps considérée comme un petit paradis balnéaire : dans les années 60, c’était la destination favorite des stars d’Hollywood. Aujourd’hui, c’est un enfer : près de 1 000 homicides depuis le début de l’année.
Acapulco, l'une des villes les plus dangereuses au monde
Dans le pays, il y a six principaux cartels de la drogue. Le Mexique, grand comme trois fois la France, compte 125 millions d’habitants et constitue la deuxième économie d’Amérique Latine. Ces cartels sont très violents. D’abord, ils rackettent la population et les entreprises. Au Mexique on appelle ça "plato o plomo", littéralement "l'argent ou le plomb". Ensuite, ils se font la guerre entre eux pour contrôler les territoires les plus vastes possibles. Et enfin, ils sont en guerre avec l’armée depuis de longues années.
La conséquence de ces violences est que le Mexique est devenu très dangereux. Plus de 200 000 assassinats en 12 ans, près de 30 000 lors de la seule année dernière. Et cette année, on en est déjà à 16 000. C’est vertigineux. Dans la seule région d’Acapulco, on compte 1 500 homicides depuis janvier. Tout le monde peut mourir au coin de la rue.
Le nouveau président mexicain veut s'attaquer à la corruption
Le nouveau président Andres Manuel Lopez Obrador a 64 ans, il a été élu facilement le 1er juillet dernier, assurant ainsi l’accession de la gauche au pouvoir, un fait sans précédent dans l’histoire moderne du Mexique. Après une campagne électorale marquée par l’assassinat de 145 responsables politiques, là encore c’est vertigineux.
Il n’a pas encore pris ses fonctions, ce sera le 1er décembre. Mais il a du pain sur la planche. Pour résoudre la corruption dans la police, il parait indispensable d’augmenter les salaires, ce n'est pas simple budgétairement. Pour limiter la violence des cartels, le futur président envisage une loi d’amnistie. C’est évidemment très contestable et contesté. Enfin, il a choisi de prendre une initiative aussi risquée que symbolique : Andres Manuel Lopez Obrador a décidé de ne pas avoir de gardes du corps et de braver le danger !
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.