Portugal : porté par un discours anti-système, l'extrême droite pourrait faire une percée aux élections législatives
Avec son programme anti-corruption et anti-immigration, le parti Chega pourrait remporter de nombreux sièges aux élections législatives de dimanche 10 mars. Son nom en portugais signifie "Ça suffit". C'est donc sur le rejet, l'opposition à la politique traditionnelle, qui a connu un scandale en novembre dernier, que l'extrême droite du pays a fait son nid. Ce parti est incarné par le député André Ventura, qui s'appuie sur un discours qui gagne du terrain un peu partout sur la planète.
Ce discours anti-système, un peu fourre-tout, progresse dans toutes les démocraties occidentales. Pour le parti portugais Chega, la bascule s'est faite en 2020, avec l'adhésion au mouvement "Identité et démocratie", dans lequel on retrouve les Allemands de l'AfD, la Liga italienne, le RN français, les Autrichiens, les Danois, les Estoniens. Même si chacun pioche un peu dans la thématique la plus fertile pour mobiliser l'opinion dans son pays (avortement, climat, genre...). Ces dirigeants d'extrême droite parviennent toujours à se retrouver autour de ce principe de l'anti-système. Ils ont d'ailleurs pu partager leurs idées à l'occasion d'un dîner organisé à Lisbonne, en novembre 2023.
La communauté internationale des extrêmes droites
André Ventura, le leader de Chega partage aussi ouvertement les idées d'une des icônes de l'anti-système : Jair Bolsonaro. L'ancien président brésilien a récemment envoyé une vidéo de soutien au candidat de l'extrême droite portugaise. Comme Bolsonaro, élu au Brésil en 2018 notamment grâce à son discours anti-corruption dirigé contre Lula et son parti, André Ventura s'appuie sur le même ressort et la même cible : "Si Chega remporte les élections législatives, je vous garantis une chose, c'est que le président du Brésil Lula da Silva n'entrera pas au Portugal !, clame-t-il. Nous avons assez de corrompus ici pour ne pas en accueillir d'autres de l'étranger !"
Au cœur de ce mouvement international de la droite populiste, il manque l'élément principal, le leader qui articulerait toute cette communauté : Donald Trump. Si l'on en croit le sénateur américain Bernie Sanders : "Si Trump gagne, ce ne sera pas un désastre seulement pour les Américains, il soutiendra les gouvernements et les mouvements d'extrême droite, alerte-t-il, c'est le sens de leur effort à l'international. La démocratie est prise d'assaut, pas seulement ici mais à travers l'Europe et ailleurs !" Donald Trump, dont s'est déjà largement inspiré le candidat André Ventura, pour remettre en cause la fiabilité du système électoral portugais.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.