Claire Gibault, une chef d’orchestre dans un monde d’hommes
Claire Gibault évoque la difficulté de se faire une place quand on est une femme dans les grandes institutions culturelles françaises : "En tout cas, la musique classique ne donne pas beaucoup de place aux femmes chefs d’orchestre en France, ni aux femmes compositeurs. La SACD a produit un rapport qui montre que seulement 3% de femmes dirige dans les grandes institutions françaises. Je me souviens avoir fait un rapport sur les discriminations à l’égard des femmes dans le monde des spectacles vivants quand j’étais au Parlement européen. Les statistiques, qui arrivaient de toute l’Europe, montraient que pour qu’une femme ait la direction générale d’une industrie ou d’une institution culturelle, il fallait qu’elle crée sa propre entreprise ".
Créer sa propre entreprise, c’est justement ce qu’a fait Claire Gibault. Assistante à l'opéra de Lyon au début de sa carrière, elle a dû ensuite créer son propre orchestre pour travailler : "Au sein de l’équipe de l’opéra de Lyon, quand on est au milieu d’une équipe qui vous soutient, j’ai pu développer vraiment mon métier, apprendre sur le terrain. Après ça, quand on est tout seul, sans une équipe derrière soi… Les femmes françaises qui font de très belles carrières à l’étranger ont créé leur propre orchestre pour pouvoir diriger en France. (…) Dans l’Europe du nord, il y a beaucoup plus de femmes à la tête des institutions culturelles, à la tête des orchestres. On entend encore de grands chefs d’orchestre hommes dire que les femmes ne peuvent pas diriger des orchestres, que c’est biologiquement impossible ."
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