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Lech Walesa : "Poutine a déjà perdu"

L'aide de Jean-Paul II pour son pays, le double visage de Vladimir Poutine : l'ancien président de la République polonaise a un regard plutôt aiguisé sur la situation politique de son pays et de ceux qui l'entourent. Interview.
Article rédigé par Olivier de Lagarde
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
  (Lech-Walesa © Radio France)

Electricien de formation, Lech Walesa est devenu une figure emblématique de la Pologne s'affranchissant de l'influence de l'URSS à partir de la fin des années 1970. En 1990, il est élu président de la République polonaise.

 

Lech Walesa s’est beaucoup battu pour la liberté. Dans les années 80, la situation économique se dégrade de plus en plus et entraîne une série de grèves et de protestations. Cette insurrection ne sera pas réprimée dans le sang comme ce fût le cas dans d’autres pays.

 

"En Pologne, en voyant ce qu’il se passait ailleurs à l’étranger, on essayait de trouver une autre conception. Avant on était plus brut dans nos actions, mais il fallait démontrer que le système communiste n’est pas bon du tout. Donc, on se trompait parfois, mais on essayait le moyen qui convenait pour combattre, » explique Lech Walesa. « Les Ukrainiens par contre n’ont pas pu analyser la situation et n’ont pas combattu comme il fallait. "

 

Lech Walesa est un modéré et a du combattre les extrémistes dans son propre parti. "Je savais que l’extrémisme n’allait pas nous aider. Vous voyez en Ukraine cela a mal tourné, alors qu’ils avaient quelqu’un en face d’eux plus facile à combattre. "

L'aide de Jean-Paul II

De février à avril 1989, le gouvernement polonais mène avec l'opposition des pourparlers. C’est le coup d'envoi à la chute des régimes communistes en Europe. Une période de libération durant laquelle Jean-Paul II a eu un rôle très important.

 

"Le communisme avait une façon très simple de combattre et empêchait les gens de s’organiser. A chaque fois que l’on essayait de s’organiser on nous disait vous voyez vous êtes peu nombreux et que le communisme allait durer encore très longtemps. "

 

"Nous avons eu le pape polonais et il nous a organisé pour prier. Là, nous avons vu que nous étions très nombreux et il nous a dit de ne pas avoir peur. Quand Jean-Paul II est devenu pape j’avais dix millions de personnes autour de moi. Je n’étais pas plus intelligent, plus riche, mais Jean-Paul II a créé un climat qui nous a permis de nous construire. "

UN MONDE D'IDEES 2 25.06.2014 Lech Walesa (OK)

Le retour de la Russie

Lech Walesa est pour beaucoup l’homme qui a réussi à faire céder l’Union soviétique. Trente-trois ans après la disparition de l’URSS, la Russie occupe une place non négligeable et l’on  peut se demander si l’on n’est pas en train d’assister au grand retour de la Russie.

 

"Le retour n’est plus possible, et Poutine a déjà perdu », estime Lech Walesa. « C’est une question de temps tout simplement. On ne peut pas au XXIe siècle utiliser les mêmes méthodes que l’on utilisait auparavant. Si nous voulons accélérer les choses, il faut tout simplement rester solidaire. Nous devons organiser 10 à 20 personnes et trouver dix points qui mèneront à la perte de Poutine. "

 

"Il y a deux Poutine. Un qui tient la Russie avec une main forte qui réforme et un qui est représentant du KGB et qui dit qu’il va réussir à reconstruire la Russie. Il faut faire attention. On doit aider le premier et craindre le second. "

A NOTER ►►►  L'homme du peuple, un  long-métrage France Info réalisé par Andrzej Wajda et consacré à la vie de Lech Walesa, sortira en salles le 12 novembre 2014. 

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