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Ma ville demain. Des logements moins chers

Les villes, aux logements hors de prix deviennent des machines à exclure. Mais il existe des solutions

Article rédigé par franceinfo - Cécile Maisonneuve
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Densifier l'habitat peut être une solution pour réduire le prix de l'immobilier. (GETTY IMAGES)

franceinfo : Depuis plusieurs années, les prix immobiliers explosent dans les métropoles : Paris, Bordeaux, mais aussi Berlin, Stockholm… Le logement abordable existera-t-il encore dans ma ville demain, Cécile Maisonneuve ?

Cécile Maisonneuve : Vous connaissez peut-être ces images de salariés du secteur de "la tech", dans la Silicon Valley, aux Etats-Unis, qui dorment dans leur voiture, faute de pouvoir payer un loyer. Alors, oui, on a un problème mondial de logement abordable dans nos villes. La bonne nouvelle est qu’il est possible de le résoudre. Il y a urgence ! Quand les villes deviennent des machines à exclure les classes populaires et moyennes, les effets sont nombreux : logements surpeuplés, cohabitation forcée, allongement constant des trajets domicile-travail. À Paris, les prix moyens au m² ont augmenté de 248% depuis 2000. Conséquences : une recomposition socio-économique de la population. Entre 2007 et 2016, le nombre d’ouvriers a diminué de 17 %.

Mais un logement abordable à Paris et à Strasbourg, ce n’est pas la même chose ?

Effectivement ! Il est important de comprendre de quoi on parle si on veut agir sur le problème. La meilleure manière de définir un logement abordable est celle du taux d’effort. Mon taux d’effort, c’est la proportion de mon revenu que j’utilise pour payer mon logement. On estime que lorsque j’alloue plus de 30% de mes revenus à mon logement, je ne vis pas dans un logement abordable. En Pennsylvanie, Pittsburgh est allée encore plus loin avec l’idée d’un "taux d’effort global", qui conjuguerait le budget logement, mobilité et énergie des ménages. La ville vise à faire en sorte que ce budget total n’excède pas 45% des revenus du ménages.

Mais en pratique comment fait-on pour limiter ce taux d’effort ?

On construit du neuf, bien sûr, et pas à des kilomètres des bassins d’emploi mais là où les gens ont envie d’habiter. C’est-à-dire près des infrastructures de mobilité. Cela veut dire mieux articuler projets de mobilité et plans d’aménagements urbains. Et puis, je vais prononcer un mot qui fâche : on densifie l’existant. Or, face à des habitants souvent opposés la densification, cela veut dire que la résolution de la crise du logement abordable, c’est avant tout de la détermination politique et le dialogue. Aux élus d’expliquer et de créer les conditions d’un dialogue serein avec les résidents en place et acteurs de la production immobilière. Un programme ambitieux mais qui n’est pas insurmontable !

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