Cet article date de plus de dix ans.

Le modèle Emmaüs

Christophe Deltombe était président d'Emmaüs jusqu'à la fin de l'année dernière. Avocat, il vient de publier Un job pour tous, aux éditions autrement, où il met en avant l'exemple des communautés de l'abbé Pierre.
Article rédigé par Bernard Thomasson
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (©)

Manifeste pour une économie solidaire qui réduirait les inégalités. Président d'Emmaüs France de 2007 à 2013, Christophe Deltombe met en avant l'exemple des communautés établies par l'abbé Pierre. Ce modèle social alternatif favoriserait l'insertion de populations précaires, créerait des richesses, participerait au recyclage des déchets et refuserait la compétition néolibérale.

La France compte trois millions de demandeurs d'emplois officiels. "Mais il y a également tout une population que l'on ne compte pas et qui est dans la rue ", explique Christophe Deltombe. "Il y a toute cette face cachée de la société française, qui est complètement exclue et en dehors de tous les éléments de repères. On a fait une évaluation de 150.000 personnes dans la rue, mais il est difficile d'estimer cette population qui se cache. "

"Il y a une réflexion à avoir sur l'économie sociale et solidaire dans laquelle on crée de l'emploi. Aujourd'hui, on constate que les politiques sont en retrait et que l'économie prend le dessus. J'ai voulu montrer qu'il fallait passer à autre chose car c'est très problématique. "

Emmaüs bénéficie du statut spécifique aux communautés : les organismes d'accueil communautaire et d'activité solidaire. "Ce statut permet un accueil inconditionnel moyennant certaines règles (pas de bagarre, pas de trafic, pas d'alcool, de drogues, participer à la vie communautaire) pour une durée très longue. Il n'y a pas de précarité. On reste le temps que l'on veut, c'est un contrat moral. Les communautés Emmaüs sont indépendantes financièrement et vivent sur le travail de récupération des compagnons. "

Christophe Deltombe, Un job pour tous , aux éditions Autrement.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.