Bertrand Cantat, l'impossible retour
Les internautes, anonymes ou célèbres, se sont émus du choix du magazine Les Inrocks de mettre le chanteur, responsable de la mort de Marie Trintignant, en Une.
Cet instant, nous l'avons déjà vécu. Souvenez-vous, c'était en 2013, en octobre là aussi, c'était déjà la Une des Inrocks, c'était déjà Bertrand Cantat. Le magazine, qui a des liens historiques avec Noir Désir, avait essuyé une polémique de tous les diables pour cette décision de mettre ainsi en valeur le retour sous les projecteurs de celui qui, en la frappant, avait tué Marie Trintignant à l'été 2003.
Déjà, nous avions entendu les arguments des deux camps. Ceux qui croyaient à la possibilité d'un retour, qui avançaient l'argument de la peine purgée, de la justice qui a fait son œuvre et du droit qu'elle offre à chacun de retourner à la vie une fois sa dette payée. Et ceux qui pensaient que justice et morale ne sont pas la même chose, que retour à la vie ne voulait pas dire retour à la normale et qui objectaient que si les coupables ont le droit à une seconde chance, c'est rarement le cas de leurs victimes.
Cette polémique, la voilà qui refleurit aujourd'hui. La décision des Inrocks de mettre une nouvelle fois Cantat à la une, alors qu'il s'apprête à sortir son premier album sous son nom, ne passe pas plus aujourd'hui qu'il y a quatre ans. Pire, elle semble passer encore moins, la grogne se trouvant décuplée par la puissante caisse de résonnance que sont entre temps devenus les réseaux sociaux.
Et au nom de quoi devons-nous supporter la promo de celui qui a assassiné Marie Trintignant à coups de poings ?
— MarleneSchiappa (@MarleneSchiappa) 11 octobre 2017
Ne rien laisser passer. https://t.co/t2ijVBeZfX
En France, en 2016, au moins 123 femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint. Aucune d'elle ne fera jamais la Une d'un hebdo. #Cantat
— Frédéric Pommier (@fred_pom) 11 octobre 2017
#Cantat en une des Inroks, vague de dégoût sur les RS: il a payé sa dette à la justice, il exerce son métier. Le fond de cette indignation ne serait pas une nostalgie inavouée de la peine de mort?
— Archibald (@Archibald_33) 11 octobre 2017
« Qu’il vive libre n’est pas le problème, qu’il vive dans la lumière est indécent ». En 2013, @Cceylac avait déjà tout dit sur B. #Cantat. pic.twitter.com/QCu1gmEGIp
— Nicolasbdf (@Nicolasbdf) 11 octobre 2017
Malheureusement, on ne peut que supposer que de ces disputes, rien de durable ne ressortira. Chacun repartira comme il est venu, avec ses arguments. En attendant de les ressortir à la prochaine une.
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