Notre-Dame : l'argent des grandes fortunes se fait attendre
Après l'incendie de la cathédrale en avril dernier, les promesses de dons ont afflué. Trois mois plus tard, l'argent rentre lentement dans les caisses et les milliardaires français sont à la peine.
Notre-Dame sera prête pour la rentrée 2024. Les travaux ne font que commencer. Alors, une petite réunion de chantier et un point sur la tirelire s'imposent avec Monseigneur Aupetit, archevêque de Paris. Une question brûle les lèvres : "où en sommes-nous au niveau de l’argent récolté pour la rénovation ?" "Nous avons récolté 38 millions sur les 850 promis", confie-t-il.
On savait déjà que toutes les promesses de dons n’étaient finalement pas au rendez-vous, mais là, le chiffre de 38 millions montre qu’il y a encore de la place pour le beurre sur la tartine (si vous me permettez l’expression). Le média américain CBS news s’interroge, lui, sur les dons des milliardaires français qui tardent réellement à venir. On se souvient des polémiques du mois d’avril autour de la question de la défiscalisation des dons des plus riches entreprises. "S'il est facile de sortir autant d’argent pour un monument, pourquoi ne le font-ils pas contre la pauvreté dans notre pays ?"
Les fortunes françaises à la traîne
Les polémiques sont aujourd’hui apaisées, mais l’argent se fait toujours attendre. La famille Pinault s’était engagée à faire don de 100 millions d'euros, et Bernard Arnault avait prévu de donner 200 millions. Ces deux fortunes françaises constituent les plus gros donateurs avec Total, entre autres.
Toutefois, CBS soulève un problème. Pour l’instant, les deux milliardaires n’ont versé que 10 millions d'euros à l’une des quatre fondations et CBS s'étonne de voir les fortunes françaises figurer parmi celles qui s’enrichissent le plus au dernier classement des fortunés du magazine Bloomberg et avoir du mal à atteindre leur portefeuille. Sûrement la faute à des costumes trop cintrés.
D'une part, cela n'est pas correct de sortir 200 millions de sa poche, d'un coup. Et puis, il y aurait chantier et chantier, c’est-à-dire des choses plus nobles à financer que d’autres. Ainsi, les grands mécènes français attendraient de connaître le projet final de rénovation avant de débloquer totalement l’argent. Actuellement, l'heure est au nettoyage et, selon CBS news, le coup de balai est moins prestigieux que la fameuse flèche alors que l’un ne va pas sans l’autre. Tenter de passer à la postérité même concernant la rénovation d’une cathédrale is the new "L’enfer est pavé de bonnes intentions".
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