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Vous en parlerez aujourd'hui. Cantine scolaire : entrée, plat et discrimination

Tous les jours, Jean-Mathieu Pernin repère une info à partager, à la machine à café ou sur les réseaux sociaux. Aujourdhui, le rapport du Défenseur des droits qui dénonce la discrimination sociale concernant l'accès à la cantine en milieu scolaire.

Article rédigé par franceinfo, Jean-Mathieu Pernin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Dans une cantine scolaire (illustration). (AURÉLIE LAGAIN / RADIOFRANCE)

Quels souvenirs gardez vous de la cantine de votre enfance ? Des bâtonnets de poisson mal décongelés, une purée à l’eau, un steak haché qui ressemble à celui servi la veille ? On à tous des souvenirs émouvants de notre cantine scolaire. Tous, sauf certains enfants trop pauvres pour fréquenter les selfs écoliers.

Telle est la conclusion du rapport du Défenseur des droits sur l’accès à la cantine en France. Huit millions d’élèves fréquentent les réfectoires mais tous ne sont pas logés à la même enseigne, notamment dans le primaire. En effet, si la restauration est un service public administratif obligatoire dans l’enseignement secondaire, elle constitue en revanche dans l’enseignement primaire un service facultatif.

Des ressources différentes selon les communes

Cette situation entraîne des disparités entre communes, qui n’ont pas les mêmes ressources. "40 % des enfants des familles défavorisées" n’y mangeraient pas, contre "17 % des élèves issus des catégories socioprofessionnelles supérieures", et certains parents éprouvent des difficultés à régler les factures de cantine, qui s’élèvent en moyenne à 400 euros par an.

Le Défenseur des droits recommande donc d’étendre les mêmes droits nourriciers à l’ensemble de la scolarité, de la première classe de primaire à la terminale. Bien manger, c’est bien apprendre et le rapport le souligne, il y a certains facteurs de discrimination sociale qu’il serait simple de supprimer. L’accès à la cantine en fait partie.

Plan cantine à un euro et petits-déjeuners gratuits

C’est un exemple que l’on retrouve souvent : un enfant handicapé est scolarisé dans une autre commune que la sienne, car cette dernière ne possède de classe pour l’accueillir. Il se voit alors attribuer le tarif réservé aux personnes extérieures à la ville et dont les parents doivent payer plus cher.

Même chose pour les enfants roms, considérés hors commune. Certaines communes taxent même davantage les enfants de chômeurs. En la matière, le cynisme humain est assez fertile. Bon point, tout de même de la part de Jacques Toubon au plan cantine à un euro, les petits déjeuners gratuits dans les zones d’éducation prioritaires et la mise en place de menus végétariens.

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