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Vous en parlerez aujourd'hui. Faute de bus électriques, la RATP ressort ses vieux bus diesel

Tous les jours, Jean-Mathieu Pernin repère une info à partager, à la machine à café ou sur les réseaux sociaux. Aujourdhui, la RATP ressort ses bus diesel en attendant les véhicules électriques

Article rédigé par franceinfo, Jean-Mathieu Pernin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un bus 100% électrique de la RATP, qui devrait équiper à terme toutes les lignes de la régie de transport. (ERIC PIERMONT / AFP)

Depuis 2017, un plan prévoit la modification de 53 lignes de bus en Île-de-France et la création de 250 nouveaux arrêts pour avril 2019. Une opération qui nécessite l'utilisation de 118 bus supplémentaires.

Mais les réserves de véhicules "propres" sont vides, alors que faire ? Et bien remettre en circulation 118 bus... diesel. Et c'est vrai que l'idée est plutôt bonne, vu que le diesel n’est pas du tout sous le feu des critiques actuellement.

Des bus en retard (de commande)

La RATP est en fait obligée de faire appel à ces vieux bus car il semble y avoir eu un petit problème d’anticipation. En fait René, celui qui commande la fabrication de bus propres, tousse tellement à cause de la pollution qu’il n’a plus le temps de s’occuper des commandes, donc on est en retard. Il y a bien un appel d’offre pour avoir au final 100% de bus électriques, mais les premières livraisons ne devraient arriver qu’en 2020. Il peut bien sur il y avoir du retard, mais en matière de lutte pour l’environnement, ce qui prime, c’est l’exemplarité.

Or, l’entreprise en pointe dans ce domaine devrait la RATP avec ses 353 lignes de bus en Île-de-France. Comment dire à l’automobiliste que le diesel n’est pas bien si la principale régie de transports de France est toujours "diesel addict" ? On a même l’impression que la RATP à un nouveau slogan : "le changement climatique tranquillou".

Des bus trop polluants pour rouler dans Paris

Cette affaire, c’est le scandale des lasagnes à la viande de cheval, mais écologique. On croit moins polluer avec un transport en commun alors qu'en fait, on pollue. Autre souci, ces 118 bus diesel sont classés 4 ou 5 selon le certificat qualité de l'air Crit'Air, soit parmi les véhicules les plus polluants, et qui ne devraient donc normalement pas pouvoir rouler dans Paris, mais seulement en Banlieue.

Mais il s'agit sûrement d'une tactique militaire pour protéger la capitale : vu d’avion on ne la verra plus, cachée par le nuage de pollution, en faisant tourner ces bus 24h/24. La défense polluante, ça fait des économies dans le budget de l’armée. Il faudrait y penser.

La RATP a promis qu’elle allait rénover ces vieux bus, mais l’annonce passe mal au moment où l'on parle des taxes sur les carburants, et où l’on incite les français à changer leurs vieux diesel. C'est à se demande si la régie de transports ne participera pas à la manifestation du 17 novembre. La lutte pour l’environnement, c’est comme l’histoire de France finalement : on a toujours du mal avec les vieux pots, ils s’accrochent, et c’est vraiment très difficile de s’en débarrasser.

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