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"Il existe plein de solutions pour ne pas prendre l'avion quand on part en vacances", assure Greenpeace, qui lance son "guide de voyage écologique"

"On a listé une quarantaine de destinations sublimes, majestueuses, accessibles sans avion, en train, en bateau ou en bus", explique Alexis Chailloux, responsable de l’engagement citoyen chez Greenpeace France, alors que l'ONG lance son premier guide pour voyager vert.

Article rédigé par franceinfo
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Des usagers emportent leur vélo dans le train (image d'illustration). (JEAN-MARC QUINET / MAXPPP)

"Il existe plein de solutions pour ne pas prendre l'avion quand on part en vacances", a assuré ce dimanche Alexis Chailloux, responsable de l’engagement citoyen chez Greenpeace France. L'ONG a lancé son tout premier "guide de voyage écologique" pour faciliter la préparation de vacances écoresponsables. "Un seul voyage en Asie, c'est tout votre crédit carbone, votre droit à polluer qui s'évapore en quelques heures", a-t-il expliqué. Partir moins loin, prendre des transports plus écologique... Le guide propose des solutions et des destinations en France mais aussi à l'étranger pour partir en vacances tout en préservant la planète. "Ce guide, c'est aussi une invitation à découvrir les merveilles qui vous entourent", dit-il.

franceinfo : Qu'est-ce que l'on peut trouver dans votre guide ?

Alexis Chailloux : On a sorti un guide avant les vacances d'été pour organiser des vacances écologiques. On a listé une quarantaine de destinations sublimes, majestueuses, accessibles sans avion, en train, en bateau ou en bus. On a voulu choisir des destinations accessibles au plus grand nombre. Que vous ayez quelques jours ou deux, trois semaines de vacances, vous trouverez la destination qui vous convient.

Le gros point noir reste l'avion ?

L'avion est le mode de transport le plus néfaste pour le climat. Tout le monde sait que l'avion pollue, mais on ne sait pas toujours à quel point ça pollue.

"Un seul voyage en Asie, c'est tout votre crédit carbone, votre "droit à polluer" qui s'évapore en quelques heures et qui va gâcher tous les efforts que l'on fait au quotidien pour manger moins de viande, pour acheter moins d'objets neufs, pour privilégier le covoiturage."

Alexis Chailloux

à franceinfo

En quelques heures à peine, finalement, on ruine tous ses efforts. On a voulu aller un peu plus loin que ce constat-là et donner des solutions aux gens qui auraient envie de voyager sans avion. On est très inquiet parce qu'avant le Covid, le trafic aérien était sur des chiffres de croissance hallucinants. En 2008, en France, on prenait l'avion pour des motifs personnels, en moyenne une fois tous les quatre ans environ. En 2018, c'était déjà une fois tous les deux ans. Ça veut dire qu'en a à peine dix ans, on a doublé la fréquence des vols de loisir. C'est devenu quasiment anodin de prendre l'avion. Notre message, c'est de dire : attention, prendre l'avion, ça a vraiment des conséquences sur l'environnement. Ce n'est pas un geste anodin. Il existe plein de solutions pour ne pas prendre l'avion quand on part en vacances.

Faut-il bouger moins, parcourir de plus petites distances ?

Exactement. Il y a plusieurs solutions. On peut aller moins loin. On peut prendre des transports plus écologiques. Si on est amené à prendre l'avion, rester plus longtemps sur place et éviter de faire un week-end à Oslo ou une semaine en Thaïlande, ce qui est vraiment dommage vu la distance parcourue de ne pas profiter du pays. Et puis, on est là aussi pour rappeler qu'en France en particulier, sans être chauvin, on a des régions absolument époustouflantes à quelques dizaines ou quelques centaines de kilomètres de chez soi. Ce guide, c'est aussi une invitation à découvrir les merveilles qui vous entourent en France ou dans les pays à côté. Quand on pense à l'Espagne, l'Italie ou la Suisse, c'est quand même une chance incroyable.

Faut-il bannir aussi les bateaux de croisières ?

Absolument, c'est évidemment à éviter. Ce sont des bateaux gigantesques qui sont alimentés au fioul lourd, qui vont servir, par exemple, à chauffer les piscines. En revanche pour aller en Sardaigne, en Irlande, il n'y a pas vraiment d'autre choix que de prendre le bateau si on ne prend pas l'avion. Parfois, on peut prendre le bateau à voile. C'est ce qu'on a proposé, par exemple, pour les îles anglo-normandes, comme Jersey et Guernesey. Pour aller en Corse, il y a des opérateurs qui viennent de se lancer pour faire la traversée en voilier. C'est une vraie aventure en soi. En revanche, sur d'autres destinations, on est un peu obligé de prendre les ferries qui sont polluants, mais qui sont néanmoins moins polluants que l'avion et qui permettent de voyager plus lentement.

Selon une de vos études, les jeunes sont prêts à voyager moins loin. Est-ce une tendance forte ?

C'est une étude avec des résultats assez paradoxaux. Les jeunes sont à la fois la classe d'âge qui est la plus encline à changer son mode de vie de manière importante, voire radicale. Néaenmoins quand on regarde les chiffres, c'est aussi cette tranche d'âge qui prend le plus l'avion. C'est une sorte de paradoxe qu'on a voulu résoudre en proposant ce guide, notamment aux jeunes qui prennent régulièrement l'avion en leur disant : vous voyez tout ce que vous pouvez découvrir, tous les voyages que vous pouvez faire sans nécessairement prendre l'avion aujourd'hui. Parfois, chez les jeunes, on a l'impression que si on n'a pas pris l'avion, on n'a pas vraiment voyagé.

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