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Ouragans, Proche-Orient, désinformation, un duel Trump-Harris sous haute tension
Moins d'un mois avant l'élection présidentielle américaine du 5 novembre 2024, Donald Trump est retourné le 5 octobre, à Butler, une petite ville de l'État crucial de Pennsylvanie où le 13 juillet un jeune homme lui avait tiré dessus. Lors de ce meeting, il avait à ses côtés son colistier J.D. Vance, l'homme le plus riche du monde Elon Musk, des proches de victimes des tirs. "Donald Trump est apparu derrière des vitres blindées, il a été acclamé et a repris les choses exactement là où il les avait laissées", explique Guillaume Naudin, de RFI. Les gens ont dit : "On pouvait bien revenir parce que si Donald Trump est capable de prendre une balle pour nous, on peut bien le soutenir."
L'ambiance était électrique, Trump reprenant son discours là où il l'avait laissé lors de la tentative d'assassinat dont il avait été victime sur ce même site. Elon Musk a déclaré que c'était "l'élection la plus importante" de leur vie qu'il fallait "absolument voter." Pourtant, de nombreux participants ont quitté le rassemblement avant la fin, possiblement en raison de la longueur de l'événement et des embouteillages anticipés. "C'est très long, il était 19h et c'est très tard aux États-Unis", précise Guillaume Naudin. Les gens arrivent plusieurs heures avant le début du discours, vers 12h pour un discours qui commence vers 17h.
La gestion de ces catastrophes par l'administration Biden
Les conséquences des récents ouragans qui ont frappé les États-Unis, notamment Hélène et Milton et leur gestion par l'administration Biden ont engendré des tensions palpables à la Maison Blanche. "Après l'ouragan Hélène", explique Sonia Dridi, de la RTBF. Une réunion avec des journalistes a été organisée "à la dernière minute dans le bureau ovale." L'objectif de Joe Biden était de s'adresser aux Américains. "On a senti qu'il était très frustré, notamment lorsqu'une journaliste l'a lancé sur les propos de Donald Trump qui l'a accusé de ne pas apporter des secours dans les zones dites républicaines." Tout de suite, Joe Biden se met en colère et dit que "c'est faux, irresponsable."
La vice-présidente Kamala Harris a également été impliquée dans la gestion de la crise, participant à des réunions et des briefings. Pour Sébastien Paour, de franceinfo, "Joe Biden passe la main un peu à Kamala Haris. Il l'associe aux actualités. Elle a participé à des briefings avec la FEMA, l'agence des gestions des catastrophes, au coup de fil de Biden avec Nétanyahou, ce qui n'était pas le cas avant. On sent que Biden est en train de passer la main." Guillaume Naudin partage cet avis et insiste sur le fait "qu'on sent qu'on met en avant Kamala Harris sur les dossiers régaliens pour augmenter sa stature présidentielle."
Désinformation et récupération politique
Donald Trump et d'autres républicains ont propagé de fausses informations concernant les efforts de secours, accusant l'administration Biden d'avoir détourné des fonds destinés à l'aide aux sinistrés. Ces allégations ont été démenties par des organismes comme la FEMA et la Croix-Rouge américaine, qui ont souligné les dangers de la désinformation pour les efforts de secours.
Cette désinformation autour des ouragans met en danger les secouristes, estime Jordan Davis de la RTS. "Les secouristes et ceux qui sont sur le terrain pourraient devenir des cibles de la part des gens qui tout d'un coup vont les considérer comme des agents d'une sorte d'État démocrate qui essayent de confisquer leur bien pour les redonner à des gens dans les villes. Il y a toutes sortes de théories loufoques qui circulent et les gens y croient." La Croix-Rouge a même fait un message sur Facebook pour dire que ces mensonges nuisaient aux efforts de secours.
Le conflit israélo-palestinien joue aussi un rôle dans la campagne présidentielle. Le soutien traditionnellement démocrate de la communauté arabo-musulmane est remis en question, certains exprimant leur mécontentement face à la politique de l'administration Biden. Kamala Harris peine à mobiliser cet électorat clé et certains lui reproche un manque d'efforts pour aller à sa rencontre. "C'est une épine dans le pied parce qu'on sait très bien que cette élection va être extrêmement serrée. Elle va peut-être se jouer à 100 000 ; 200 000 voix et il y a 200 000 personnes d'origine arabe dans le Michigan", explique Sonia Dridi. "C'est un État clé, donc évidemment que c'est important."
Des sondages très serrés
Il est difficile de dire si l'un des deux candidats se détache vraiment auprès des électeurs. Donald Trump et Kamala Harris sont très différents tout comme leurs programmes. Cette hésitation des électeurs s'explique notamment par le fait que Kamala Harris "a besoin de convaincre, doit aller chercher les électeurs avec les dents", estime Guillaume Naudin. Sonia Dridi explique que certains "trouvent qu'elle n'en fait pas assez et qu'elle devrait aller encore plus à la rencontre des électeurs et qu'elle fait moins que Trump."
"Washington d'ici" est un podcast des médias francophones publics. Une fois par mois, les correspondant·e·s de franceinfo, la RTBF, Radio-Canada, la RTS et RFI décryptent, à leur manière, les toutes dernières infos de la campagne pour l'élection présidentielle américaine de 2024. Avec Sébastien Paour (franceinfo), Jordan Davis (RTS), Frederic Arnould (Radio-Canada), Sonia Dridi (RTBF) et Guillaume Naudin (RFI). Réalisation : Philippe Benoît (RTBF) et Régis De Rath (RTBF).
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