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Washington direct. Vers la fin des Kennedy en politique ?

Grégory Philipps nous raconte, nous décrypte les coulisses de la campagne présidentielle américaine. On sera jeudi à deux mois pile de ces élections, qui sont la présidentielle, mais aussi les parlementaires, puisque les américains vont renouveler en même temps la chambre des Représentants et un tiers du Sénat.

Article rédigé par franceinfo, Grégory Philipps
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Joseph Kennedy lors de la Convention démocrate à Philadelphie (Pennsylvanie), le 25 juillet 2016. (BILL CLARK / CQ-ROLL CALL GROUP)

Avec les élections prochaines de novembre on va peut-être vivre la fin d’une dynastie d’hommes politiques, celle des Kennedy.
 
Jospeh Kennedy 3e du nom,  le petit neveu du président John Fitzgerald Kennedy, le petit fils de son frère Robert a perdu mardi 1er septembre la primaire démocrate du Massachusetts : le jeune représentant était candidat pour devenir sénateur de cet état de la côte Est des Etats-Unis, et dans lequel les Kennedy ont toujours remporté les élections auxquelles ils ont participé.
Défaite pour ce jeune homme de 39 ans, à l’air juvénile, au regard clair et aux cheveux roux et bouclés, Joe Kennedy qui, il y a quelques mois encore, était l’espoir du parti Démocrate : c’est même à lui qu’on avait demandé de répondre à Donald Trump lors de son discours sur l’état de l’Union, il y a deux ans. Mais dans cette primaire, Joe Kennedy s’incline face à un cacique du parti Démocrate , l’actuel sénateur du Massachusetts Edward Markey, 74 ans, un demi-siècle de politique derrière lui.

Le nom de Kennedy ne suffit plus à séduire les foules ?

Et pourtant il a joué de ce nom de famille célèbre en faisant témoigner en sa faveur sa grand-mère Ethel Kennedy, veuve du sénateur Robert Kennedy assassiné en 1968. Mais non ça n’a pas suffi pour remporter cette primaire et devenir sénateur en novembre, car dans cet état du Massachusetts très démocrate, il n'y a aucune chance qu’un républicain l’emporte. Que s’est il passé ? Le vieux briscard de la politique qu’est Edward Markey est allé chercher le soutien de l’aile gauche du parti démocrate. Il a obtenu le soutien d’Elizabeth Warren, et même celui d’Alexandria Ocasio-Cortez, la représentante de New York, l’étoile montante du parti, AOC comme on l’appelle. Elle l’a rejoint notamment sur les questions écologiques. Tandis que Kennedy était lui adoubé par la vieille garde du parti démocrate, à commencer par la patronne de la chambre des représentants, Nancy Pelosi.
 Le conflit de génération s’est retourné dans l’autre sens : le vieux Markey est apparu comme un candidat plus moderne que le jeune Kennedy.

C’est sans nul doute un coup d’arrêt dans la carrière politique de Joe Kennedy 3e du nom. Peut-être la fin d’une dynastie. On verra bien. Cette défaite en tout cas dit beaucoup de choses sur ce parti démocrate tiraillé entre d’un côté son aile gauche, de l’autre les centristes. Et un parti qui, pour l’élection présidentielle cette fois, a décidé de miser sur un candidat modéré Joe Biden, plutôt que sur quelqu’un beaucoup plus ancré à gauche comme par exemple Bernie Sanders.
 
 
 
 
 
 

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