Roland-Garros 2023 : "Il y a des limites à ne pas dépasser", justifie Rémy Azémar, juge-arbitre du tournoi après la disqualification du duo Kato-Sutjiadi
Un homme en costume sur la terre battue parisienne. Rémy Azémar, le juge-arbitre de Roland-Garros, a été dépêché sur le court 14, dimanche 4 juin, pour prendre une décision difficile : la disqualification du duo Aldila Sutjiadi-Miyu Kato (têtes de série numéro 16), en double dames. En cause, un malencontreux jet de balle de la joueuse nipponne dans le visage d'une ramasseuse.
"C'est un cas malheureux qui n'est pas intentionnel mais dans le tennis, les joueurs font des actions et il y a un résultat. Et certains résultats peuvent aller à l'extrême", explique Rémy Azémar, au lendemain de cette scène qui a largement fait parler. Certains ont pointé l'intransigeance de la décision alors même que Miyu Kato n'avait clairement aucune intention de commettre un tel geste. L'arbitre de chaise s'était d'ailleurs contenté d'adresser un simple avertissement au duo, avant que son éviction ne soit finalement actée, après l'intervention de leurs adversaires, la Tchèque Marie Bouzkova et l'Espagnole Sara Sorribes Tormo, qui ont pointé du doigt la victime en pleurs.
Pour le juge-arbitre, le principal élément à prendre en compte est la finalité du geste de Miyu Kato. "Un jet de balle qui ne touche personne, c'est aussi un jet de balle. Mais celui d'hier touche une ramasseuse donc les conséquences sont différentes, détaille Rémy Azémar. Les joueurs ont la responsabilité de leurs actes et de leurs gestes. Il y a des limites à ne pas dépasser. On peut laisser de la souplesse à certains moments, s'il n'y a aucun danger autour. Chaque situation est différente".
De quoi justifier indirectement le simple avertissement adressé à la jeune Russe Mirra Andreeva lors de son huitième de finale contre Coco Gauff, samedi, après avoir envoyé une balle en tribunes - sous le coup de la frustration - heurtant au passage un spectateur.
"La bonne décision" prise rapidement
Pour Rémy Azémar, qui n'avait jamais pris une telle décision dans sa carrière, le choix d'exclure Aldila Sutjiadi et Miyu Kato était cependant juste. Selon les explications de la FFT données à franceinfo: sport, dimanche, elle s'appuie sur le règlement officiel des tournois du Grand Chelem : le "Grand Slam Rulebook" [document en anglais].
"J'étais dans le bureau et j'ai dû intervenir sur le terrain au moment de l'incident pour disqualifier la joueuse. J'ai eu six minutes pour aller sur le 14 à l'autre bout. Je n'ai aucun élément à ce moment-là, j'ai tout appris en direct. J'ai dû analyser en vitesse et prendre la bonne décision", raconte Rémy Azémar.
Les deux joueuses sanctionnées ont été reçues par le juge-arbitre dans les heures qui ont suivi l'évènement. "Je l'ai exemptée de conférence de presse car je voulais d'abord la voir et lui expliquer avant. Elle l'a compris. C'est un accident, c'est un cas malheureux qui n'est pas intentionnel", reconnaît le juge-arbitre.
Alignée en double mixte au côté de l'Allemand Tim Puetz, Miyu Kato s'est finalement imposée, en pleurs, lundi sur le même court 14. Une manière de clore définitivement l'incident.
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