Roland-Garros 2023 : maîtrise de l'engin, contrôle de la balle... A la découverte du tennis fauteuil
A Roland-Garros, six tableaux (quatre en tennis fauteuil et deux en quad) sont à l'honneur cette année et le nombre d'engagés en simple est passé de 14 à 16 pour la première discipline. Pour accompagner ce développement, qui s'est également matérialisé en janvier par la création d'un pôle France dédié à cette pratique, l'opération "Tous en fauteuil" avait lieu, vendredi 9 juin sur le court n°9. Une occasion de s'initier à un sport encore trop méconnu.
Organisée par la Fédération française de tennis, cette journée de sensibilisation s'est conclue par une animation permettant au grand public, équipé de casques antibruit et de bouchons d'oreille, de s'initier au tennis sourds-malentendants. "Roland-Garros est la grande fête du tennis en France, s'enthousiasme Philippe Leroux, président de la commission fédérale de paratennis. L’idée est de montrer que ce sport s’adapte à tous. Aujourd’hui, c’est le rendez-vous des amoureux de tous les tennis."
Avant de s'installer pour la première fois sur le fauteuil, Émilie Trinquet, qui enseigne au Tennis Club de Voisins-le-Bretonneux, met en garde. "Le plus difficile, c’est la gestion du fauteuil, prévient-elle. Même pour une personne valide avec un bon niveau de tennis, c’est parfois très compliqué." Quid d'une personne dont l'expérience raquette en main se limite à quelques parties amicales de paddle-tennis ? À première vue, une fois bien calé dans le fauteuil, les pieds regroupés à l'intérieur, le cahier des charges semble assez simple : pousser vers l'avant pour avancer, tirer vers l'arrière pour reculer, pivoter la roue droite pour tourner à gauche, l'inverse pour tourner à droite.
Mais dès les premiers échanges avec Émilie, devenue adversaire du jour, je me mets rapidement des bâtons dans les roues. Je tourne vers la droite au lieu de la gauche, je recule au lieu d'avancer. Concentré sur la gestion du fauteuil et de la raquette, tout en gardant un œil sur les prochains coups adverses, il est facile de se prendre les pieds dans le tapis d'ocre. Les premières minutes sur le court confirment rapidement le niveau de performance des athlètes qui pratiquent le tennis-fauteuil.
Initier des futurs athlètes paralympiques
Contre toute attente, après avoir fait trembler le filet à de (trop) nombreuses reprises, quelques échanges s'installent avec Émilie. Cette dernière augmente alors son niveau, ses coups sont plus variés et plus appuyés. De mon côté, le répondant ne dure qu'un temps. Pour autant, le plaisir est là. Malgré des débuts difficiles, après une vingtaine de minutes d’initiation, je comprends mieux l'intérêt nouveau autour du tennis-fauteuil. En 2023, la pratique réunit près de 500 licenciés en France dans quelque 130 clubs référencés paratennis.
Nicolas Forgacs, amputé en décembre 2021 des suites d'un accident de moto, est lui aussi venu échanger quelques balles sur le court n°9. Celui qui a découvert le tennis-fauteuil en avril lors du programme La Relève, mise en place par le Comité paralympique et sportif français pour détecter de futurs athlètes, a décidé de se lancer. "Je suis en équipe de France de para-hockey, donc le but est d’aller chercher le même niveau en tennis-fauteuil", ambitionne le jeune homme de 24 ans. Pour ma part, mon esprit de compétiteur est désormais tourné vers un seul et même objectif : remporter un point face à Émilie.
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