Après le fils Kadhafi, l'ancien chef du renseignement libyen arrêté
Abdallah Al-Senoussi a été arrêté dans le sud du pays, au lendemain de l'arrestation de Saïf Al-Islam Kadhafi, fils de l'ancien dirigeant libyen. Tous deux étaient recherchés par la Cour pénale internationale.
Ils étaient en cavale depuis plusieurs semaines, ils ont été arrêtés coup sur coup. Après Saïf Al-Islam Kadhafi samedi, c'est l'ancien chef des services de renseignement libyens, Abdallah Al-Senoussi, qui a été arrêté, dimanche 20 novembre.
Abdallah Al-Senoussi, qui est aussi le beau-frère de Mouammar Kadhafi, a été arrêté dans la région d'Al-Guira, dans le sud du pays, a annoncé un haut dirigeant du Conseil national de transition (CNT), au pouvoir en Libye depuis la chute du régime. Comme le fils Kadhafi, il faisait partie des anciens dirigeants recherchés par la Cour pénale internationale (CPI).
Samedi, Saïf Al-Islam Kadhafi avait été capturé près d'Oubari, une localité située au sud-ouest de l'oasis de Sebha, avant d'être transféré à Zentan. Dans l'avion qui l'y conduisait, il a confié à une journaliste de Reuters qu'il était en bonne santé malgré une blessure à la main due à un raid aérien de l'Otan remontant à un mois.
Saïf Al-Islam Kadhafi, 39 ans, était le dernier fils de Mouammar Kadhafi encore en cavale après la chute, l'arrestation, puis la mort, le 20 octobre à Syrte, de l'ancien dictateur. Il était également considéré comme le successeur désigné de l'ancien régime. Les autres fils de Mouammar Kadhafi sont soit morts soit ont trouvé refuge dans des pays arabes et africains.
Le fils de l'ancien dirigeant fait l'objet d'un mandat d'arrêt international depuis le 27 juin pour crimes contre l'humanité. Le procureur de la CPI, Luis Moreno Ocampo, a évoqué à plusieurs reprises avoir eu des "contacts" avec Saïf Al-Islam via des intermédiaires au sujet de son éventuelle reddition, ce dernier souhaitant savoir ce qui l'attendrait à la CPI s'il se rendait.
Saïf Al-Islam Kadhafi sera-t-il transféré à la CPI ?
L'incertitude règne encore quant à un éventuel transfèrement de Saïf Al-Islam Kadhafi à la Cour pénale internationale. "Les autorités libyennes ont l'obligation de coopérer avec la cour", a déclaré un porte-parole de la CPI. "Si les autorités libyennes estiment qu'un procès au niveau national est une meilleure solution, ils devront alors demander à la CPI que l'affaire ne soit pas recevable à La Haye." La France, entre autres, appuie l'idée d'un jugement devant la CPI.
Mais le nouveau pouvoir libyen ne l'entend pas forcément de cette oreille : "Nous allons le juger en Libye et il sera jugé d'après les lois libyennes pour ses crimes", a déclaré le ministre de l'information. Une position réitérée dimanche par le ministre de la justice.
Le procureur de la CPI a annoncé qu'il allait se rendre en Libye dans une semaine pour discuter de ce dossier. "La nouvelle, c'est que Saïf sera jugé. Où et comment, c'est ce dont nous discuterons."
D'après un des chefs de milice qui l'a capturé, Seïf Al-Islam Kadhafi aurait demandé à être tué plutôt que capturé.
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