Procès du Mediator : suivez l'audition d'Irène Frachon, à l'origine de la révélation du scandale

Article rédigé par Violaine Jaussent
France Télévisions
Publié Mis à jour
Irène Frachon, le 23 septembre 2019, à Paris. (BERTRAND GUAY / AFP)

Plus de trois semaines après l'ouverture des débats, souvent arides, l'audition mercredi de la pneumologue du CHU de Brest, qui vit avec cette affaire du matin au soir depuis douze ans, est très attendue.

Ce qu'il faut savoir

Elle est connue comme la principale lanceuse d'alerte dans l'affaire du Mediator, ce médicament accusé d'avoir causé la mort d'au moins 500 personnes. Irène Frachon, pneumologue au CHU de Brest (Finistère), est entendue par le tribunal correctionnel de Paris, mercredi 16 octobre, à partir de 13h30, dans le cadre du procès des laboratoires Servier et de l'Agence du médicament, qui s'est ouvert le 23 septembre. Suivez son audition en direct sur franceinfo.

 Révélations sur un scandale. Le Mediator, un antidiabétique très largement prescrit comme coupe-faim, et commercialisé par les laboratoires Servier pendant une trentaine d'années, a été retiré du marché le 30 novembre 2009. Mais c'est en juin 2010 que l'ampleur du scandale sanitaire est révélée au grand public, au moment de la publication du livre d'Irène Frachon, Mediator 150 mg, combien de morts ? (éd. Dialogues).

 Un cas suspect repéré dès 2007. Cette spécialiste des hypertensions artérielles pulmonaires a eu un déclic lorsqu'elle a vu arriver, dans son bureau de Brest, une patiente obèse atteinte de cette pathologie rare et incurable, et qui avait été exposée au Mediator. En mars 2009, Irène Frachon présente à l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (aujourd'hui ANSM) 11 cas d'atteinte des valves cardiaques après exposition au Mediator.

 Des "congés procès". La pneumologue n'a pas pris de vacances depuis un an : elle réserve ses congés pour le procès. "Je veux assister au maximum à l'audience après avoir déposé comme témoin", avait-elle confié à franceinfo début septembre, vingt jours avant l'ouverture des débats. "C'est important que je sois présente, que je veille à ce qui se dit et que je comprenne ce qui se joue à ce procès. Je connais tous les ressorts intimes de cette histoire", avait-elle ajouté. La lanceuse d'alerte avait hésité à s'exprimer avant le procès. Elle avait expliqué à France 2 qu'elle le faisait pour les nombreuses victimes qui ont l'interdiction de parler, certaines d'entre elles ayant signé une clause avec les laboratoires Servier en échange d'une indemnisation.