Procès en appel de l'octogénaire héraultais qui avait aidé sa femme à mourir
Le 10 novembre 2011, Jean Mercier accepte d'aider sa femme à décapsuler une grande quantité de médicaments et de lui apporter un verre d'eau, pour qu'elle les avale. Josanne, 83 ans, souffrait depuis trois ans de douleurs chroniques dues à l'arthrose. Dépressive depuis 30 ans, elle avait fait plusieurs tentatives de suicide. Il attend son dernier souffle et appelle un médecin.
"Je n'ai pas de regrets. Ce serait le cas si, au contraire, je ne l'avais pas fait", avait assuré lors de son premier procès l'octogénaire, retraité du bâtiment. "Ce qui m'importe, c'est que la loi change, car la mort est un sujet qu'on n'ose pas aborder sereinement."
Depuis l'audience d'octobre 2015, le Parlement a adopté une nouvelle loi accordant de nouveaux droits aux personnes en fin de vie. La loi dite Claeys-Leonetti place en effet le malade "au cœur de la décision".
Insuffisant pour Jean-Luc Romero, président de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), qui demande au gouvernement "de légiférer vraiment sur les fins de vie pour que plus jamais un mari ne se retrouve en face de son épouse qui demande une aide à mourir et, plus généralement, que toute personne arrivée à la fin de sa vie puisse obtenir, en conscience, qu'un terme soit mis à ses souffrances".
Alors que le procès doit débuter à 13h30, l'ADMD prévoit une manifestation de soutien dès 13h00 devant le palais de justice.
Jean Mercier souffre aujourd’hui d'un cancer de la prostate et de la maladie de Parkinson.
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