Scandale de l'amiante : le désarroi des victimes
Après 21 ans d'instruction, le parquet de Paris a demandé l'abandon des investigations dans certains dossiers sur les empoisonnements à l'amiante. Une injustice pour les victimes.
Au quotidien Jean-Claude Catherine tache de mener une vie de retraité comme les autres, mais quand il parle du scandale de l'amiante, il a du mal à retenir ses larmes. Cet ouvrier a respiré de la poussière d'amiante pendant des années et souffre d'insuffisance respiratoire. Il est écœuré de savoir que sa plainte risque d'aboutir à un non-lieu, comme l'a requis le parquet de Paris. "Ce n’est pas pour mettre les gens en prison, ça nous apporterait quoi ? Qu'il y ait des responsables de nommés, c'est tout ce que l'on veut", grogne le retraité.
L'impossibilité de pointer des responsabilités
Chaque année, l'amiante tue 1 700 personnes. Des milliers de plaintes ont été déposées, mais la plupart pourraient aboutir un non-lieu. Les magistrats sont aujourd'hui dans l'incapacité de pointer des responsabilités pénales. Impossible disent-ils de déterminer quand les victimes ont été intoxiquées. Au grand dam des parties civiles. "On prépare l'avenir, parce que d'autres scandales sanitaires sont à venir : les pesticides, les perturbateurs endocriniens...", explique François Desriaux, vice-président de l'Association nationale des victimes de l'amiante (Andeva).
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