A Fos-sur-mer, l'alimentation contaminée par la pollution industrielle
L'association de défense et de protection du littoral du golfe de Fos (ADPLGF) a fait tester par des laboratoires depuis 2009 sept produits alimentaires d'origine locale (de Fos-sur-Mer à Eyguières), analysant plus de 50 composés chimiques. Un quart des échantillons de viande bovine testés "dépassent le seuil réglementaire en dioxines", "contre 0,3% des échantillons de viande" selon les données collectées par les autorités au niveau national sur la base de protocoles normés.
Concernant les oeufs de poules élevées en plein air au pied des Alpilles, le dépassement du seuil réglementaire est constaté "sur la moitié des échantillons testés" (contre 2% au niveau national).
La teneur en PCB (polychlorobiphényles) des produits testés par l'association est supérieure aux valeurs maximales nationales pour les viandes et les oeufs. Selon l'Anses, une exposition chronique aux PCB peut provoquer des effets neuro-comportementaux chez le jeune enfant, et chez l'adulte des perturbations métaboliques et des effets sur la thyroïde.
Les produits marins ne sont pas épargnés par la pollution, puisque les poissons pêchés dans la zone présentent une teneur en plomb de 70 à 275 nanogrammes/gramme contre une moyenne nationale de 11 à 20 ng/g.
Mise en danger de la vie d'autrui
"Il n'était pas dans notre intention, avec les résultats de cette étude, d'affoler outre mesure la population, ni de porter préjudice aux producteurs, agriculteurs et éleveurs de notre territoire", a assuré l'ADPLGF dans un communiqué. L'association, qui considère les producteurs comme "des victimes" de la pollution au même titre que les habitants de la zone, envisage de porter plainte pour "mise en danger de la vie d'autrui" selon son avocate, Julie Andreu.
Les pourtours de l'Etang de Berre sont occupés par l'une des plus importantes zones industrielles d'Europe, liées notamment au raffinage du pétrole et à la pétrochimie. Les habitants du Golfe de Fos sont particulièrement exposés à la pollution générée par ces activités, entre la zone industrielle de Fos et celle de Lavera.
En mars 2017, une étude du Centre Norbert Elias à Marseille révélait que les habitants de Fos-sur-Mer et Port-Saint-Louis-du-Rhône souffraient davantage d'asthme, de diabète ou de cancers que la population française en moyenne.
avec AFP
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