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Agriculture : "Il faut cesser la guerre des prix entre les distributeurs" et revaloriser les tarifs, réclame l'association nationale des industries alimentaires

Pour l'Ania, la solution passe par la revalorisation des tarifs, alors que les industriels de l'alimentaire réclament de nouvelles hausses de prix aux distributeurs malgré les accords conclus en début d'année.

Article rédigé par franceinfo
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Mickaël Nogal, le 21 juin 2017, à Paris. (THOMAS SAMSON / AFP)

"On a une guerre des prix entre les distributeurs qui est en train de tuer notre agriculture", s'inquiète jeudi 12 mai sur franceinfo Mickaël Nogal, directeur général de l’Association nationale des industries alimentaires (Ania). Les industriels de l'alimentaire réclament de nouvelles hausses de prix aux distributeurs malgré les accords conclus en début d'année. Pour l'Ania, la solution "passe par la revalorisation des tarifs. Il faut qu'on cesse la guerre des prix, qu'on revalorise la production agricole et agroalimentaire".

franceinfo : Qu'est ce qui est touché par cette hausse ?

Mickaël Nogal : L'ensemble des postes de fabrication, les matières premières agricoles comme l'énergie, les carburants, les transports, les emballages, ont augmenté ces derniers mois avec la guerre en Ukraine, la grippe aviaire. Cela impacte toute la filière, depuis les agriculteurs jusqu'aux industriels. En même temps on a une guerre des prix entre les distributeurs qui est en train de tuer notre agriculture et notre industrie agroalimentaire. Cela dure depuis 10 ans.

Toutes les matières premières agricoles sont-elles concernées ?

Au-delà du prix des céréales, de la raréfaction du tournesol, il y a aussi la grippe aviaire avec 16 millions de volaille qui ont été abattues ces derniers mois et cela a des impacts sur la filière des œufs. L'huile et les œufs vous les retrouvez dans beaucoup de produits alimentaires et donc c'est toute une chaîne qui est perturbée et on doit faire face à des surcoûts. Produire ne doit pas coûter plus cher que de vendre ses produits. Aujourd'hui des entreprises sont en danger. Toutes les semaines nous avons des réunions avec les ministres et l'ensemble de la chaîne alimentaire pour essayer de trouver des solutions. Cela ne peut passer que par la revalorisation des tarifs. Il faut qu'on cesse la guerre des prix, qu'on revalorise la production agricole et agroalimentaire. On attend des réponses parce que le compte n'y est pas avec les distributeurs.

Combien demandez-vous ?

Pour la première fois cette année, on a eu une hausse de 3,5%. C'était avant la guerre en Ukraine, avant la grippe aviaire. C'est difficile de donner une moyenne pour l'ensemble de l'industrie. Plus vous êtes en rupture de matière agricole plus vous allez avoir un effet sur les prix parce qui est rare est cher. Il est indispensable que les industriels puissent impacter les coûts vis-à-vis de l'enseigne de la distribution sans oublier l'accompagnement des plus modestes. On a un vrai accompagnement de la part des pouvoirs publics et de vraies solutions qui sont mises en place. C'est aux acteurs économiques d'être mis face à leurs responsabilités. Avec 25% de marge brut sur les produits alimentaires, les grandes enseignes de la distribution peuvent agir.

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