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Aliments vendus en "maxi format" : Foodwatch dénonce des "arnaques" sur le prix au kilo de certains produits

Certains aliments vendus en lots paraissent moins chers que dans leur version "classique", alors que c'est le contraire. L'association Foodwatch publie une enquête et pointe du doigt cette pratique des distributeurs qui concerne des produits de grande consommation.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Tapis rempli de victuailles dans une supermarché de Bourgueil, le 13 avril 2023 (MAGALI COHEN / HANS LUCAS / AFP)

Le prix au kilo ou au litre de certains aliments est plus élevé lorsqu'ils sont vendus en "maxi format" ou en lots que lorsqu'ils sont vendus dans leur version standard, révèle mercredi 26 avril l'ONG Foodwatch, qui dénonce des "arnaques".

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Dans une enquête, Foodwatch épingle ainsi 12 produits de grandes marques ou de marque distributeur : "Par exemple, le prix au kilo des biscuits Pépito Lu augmente de près de 25% quand ils sont vendus par paquets de deux, des tranches de Gouda chez Cora sont plus chères de 28% au kilo quand le paquet passe de 8 tranches à 14 en maxi format", note l'ONG, qui cite aussi des petits gâteaux Milka, des barres de céréales Nesquik, des viennoiseries Pasquier et Harry’s, du Pepsi, etc.

Des alertes des consommateurs, qui se sont sentis bernés

Des consommateurs, qui se sont sentis bernés alors qu'ils pensaient faire une bonne affaire, ont alerté l’association Foodwatch, qui a pu constater ces écarts de prix dans des grandes enseignes en Île-de-France, en Bretagne et dans les Hauts-de-France. "Ces pratiques sont totalement inacceptables, particulièrement dans le contexte actuel d’inflation", estime Audrey Morice, chargée de campagne chez Foodwatch. Il s'agit d'"abus des supermarchés opérés surtout sur le dos des familles au pouvoir d’achat réduit, cibles de ces grands formats au parfum d’arnaques", lance-t-elle. Invitée de franceinfo mercredi 26 avril, Audrey Morice explique que ces "formats spéciaux peuvent laisser penser à de bonnes affaires puisqu'ils ressemblent à des promotions, mais en réalité ils sont plus chers au kilo ou au litre qu'au format classique", ce qui peut, selon elle, "induire en erreur les consommateurs".  

"La logique voudrait que ces produits vendus en gros soient moins chers au litre ou au kilo", estime la chargée de campagne de Foodwatch France. Audrey Morice considère sur franceinfo que "l'information dans les rayons devrait être claire, lisible et accessible immédiatement" : or, vérifier la différence de prix au kilo ou au litre "prend du temps car les formats classiques et spéciaux ne sont pas dans les mêmes rayons", déplore-t-elle. Pour Audrey Morice, "ces abus devraient être interdits ou encadrés strictement comme le sont les promotions". Foodwatch interpelle ainsi le ministre de l'Économie Bruno Le Maire par le biais d’une pétition, "pour exiger que soit renforcée la réglementation existante sur les promotions et la fin de cette pratique insidieuse". Audrey Morice en appelle mercredi 26 avril sur franceinfo au "gouvernement pour dire ça suffit". L'association "ne demande pas à l'État de vérifier chaque paquet de gâteaux ou de chips", mais de "mettre en place une règlementation stricte et contraignante, comme le sont les promotions".


L’enquête de Foodwatch a débuté avec des alertes de consommateurs et consommatrices agacés par cette pratique. Foodwatch a vérifié dans les "drives" et les rayons des principales chaînes de la grande distribution et a trouvé 12 produits chez Carrefour (Vannes), Hyper U (Saint-Avé), Cora (Rennes), Leclerc (Vannes), Monoprix (Croisé La Roche) et Auchan (Vélizy 2). Foodwatch a ensuite comparé les prix au kilo des formats standards et de leurs formats spéciaux correspondants affichés en date du 7 et du 13 avril 2023.

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