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Des quantités en baisse, mais des prix en hausse... Foodwatch dénonce la "shrinkflation" sur certains produits

L'association de défense des consommateurs pointe six produits-phares des rayons des supermarchés dont le poids a diminué et le tarif bondi.

Article rédigé par franceinfo
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Des clients font leurs courses dans un supermarché à Carcassonne (Aude), le 1er avril 2021. (BENOIT DURAND / HANS LUCAS / AFP)

Des produits plus légers, mais aussi plus chers. L'association de défense des consommateurs Foodwatch dénonce la "shrinkflation", cette "inflation masquée" qui consiste à maintenir ou augmenter le prix d'un produit tout en réduisant la quantité vendue. Le travail de l'ONG, dévoilé jeudi 1er septembre, a servi de base aux journalistes de "Complétement d'enquête", le magazine de France 2, dont le numéro de jeudi soir (à 23 heures) est consacré aux méthodes de la grande distribution en cette période de flambée des prix.

Foodwatch pointe notamment six produits-phares des rayons des supermarchés dont les prix ont bondi, alors même que leur poids diminuait. L'ONG cite les cas du fromage Kiri, de la margarine Saint Hubert, du sucre Saint Louis, de l'eau Salvetat, d'un chocolat Lindt ou d'un sirop Tesseire. 

Moins 20% de produit, mais plus 30% sur le prix

Kiri a diminué ses portions, de 20 à 18 grammes. Pourtant, le prix au kilo, constaté par Foodwatch chez Auchan, a pris 11%. Le pot de margarine Saint Hubert Omega 3 a, lui, perdu 4% de son poids, passant de 240 à 230 grammes, mais son prix au kilo a augmenté de 18% depuis trois ans, d'après Foodwatch. Les boîtes de chocolats Pyrénéens au lait de Lindt ne comptent plus que 24 bouchées au lieu de 30, selon l'ONG. Soit 20% en moins. Dans le même temps, le prix au kilo constaté chez Carrefour par l'association a augmenté de 30% depuis 2020.

Les paquets de sucre de la marque Saint Louis sont passés de formats 500 et 750 grammes à un format unique de 650 grammes il y a trois ans et demi, pour un prix au kilo gonflé de 29% chez Carrefour, d'après Foodwatch. Les bouteilles d'eau Salvetat du géant Danone ne font plus que 1,15 litre ou lieu de 1,25 litre il y a deux ans. Soit 8% de liquide en moins. Mais chez Intermarché, l'organisation a évalué la hausse du prix au litre à 15%. Le sirop de grenadine Tesseire est lui passé de 75 cl à 60 cl, soit 20% en moins, depuis 2019. Pour autant, le prix au litre a flambé de 37% chez Carrefour.

Un contexte de flambée des matières premières

Foodwatch dénonce "l'opacité" de ces pratiques. "Les entreprises font tout pour que l'on ne s'en rende pas compte, dénonce Camille Dorioz, responsable des campagnes pour l'ONG joint par franceinfo. "Avec le prix du produit à l'unité, vous n'avez pas l'impression d'une forte hausse, alors que vous êtes sur des augmentations de 30 à 40% parfois en regardant le prix au kilo."

Foodwatch redoute qu'en cette période de forte inflation (près de 6% sur un an), liée à la hausse des prix des matières premières, ces pratiques ne se développent dans l'industrie agro-alimentaire. "On sait que l'inflation va continuer (...) on pourrait avoir beaucoup de 'shrinkflation' dans les prochains mois", alerte Camille Dorioz.  L'ONG lance également une pétition, afin de pousser les fabricants et les distributeurs à informer clairement les consommateurs.

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