"Les enfants n’adhèrent pas toujours" : les menus végétariens dans les cantines scolaires ne font pas l’unanimité
Dès la rentrée, lundi 4 novembre, les cantines scolaires devront proposer aux enfants au moins un repas végétarien par semaine. Dans la commune de Yerres, dans l’Essonne, où déjeunent quotidiennement 2 000 enfants, le sujet divise.
Les cantines vont changer de menu : dès la rentrée, lundi, elles devront proposer aux enfants au moins un repas végétarien par semaine, en application de la loi Egalim, dite aussi "loi alimentation". L'expérience va être menée partout en France pendant deux ans. Un véritable défi dans certaines communes que le sujet divise, comme à Yerres dans l'Essonne où chaque jour près de 2 000 enfants mangent à la cantine.
"Tout me plaît, moi, à part les légumes"
Au menu aujourd’hui à l’école du Taillis, des betteraves, qui n’ont pas beaucoup de succès, mais aussi des pâtes à la bolognaise… "Moi je ne peux pas manger un repas sans viande", sourit une petite fille. "C’est triste pour les animaux, mais moi j’adore la viande", ajoute un petit camarade. "Tout me plaît, moi, à part les légumes", confie une autre. Et s’il n’y avait pas de viande, et seulement des légumes, comment réagiraient-ils ? "Je mangerais un peu et je demanderais pour pouvoir manger mon dessert !", rétorque une petite voix. "Une fois il y avait des haricots verts et j’ai bien aimé", avance une autre, tandis qu’à ses côtés, un petit camarade estime que "c’est pas obligé qu’il y ait de la viande tout le temps."
La ville propose déjà un menu végétarien, mais il faut s’inscrire à l’année et tous les jours. 5% des enfants seulement ont fait ce choix. Pas très concluant, selon Gaëlle Bougerol, adjointe au maire.
Les enfants n’adhèrent pas toujours : c’est très répétitif pour le moment. Les industries ne sont pas encore prêtes : la gamme du végétarien n’est pas encore très étendue...
Gaëlle Bougerolà franceinfo
Cette loi serait pourtant l’occasion de tout repenser, selon Fabienne Gabbanelli, élue EELV de l’opposition municipale. "On aimerait, par exemple, le retour de la cuisine centrale, explique-t-elle, pour que les repas soient préparés sur place, avec des produits bio et locaux. C’est peut-être compliqué mais certaines villes le font, comme Mouans-Sartoux, dans les Alpes-Maritimes, qui fait figure de ville pionnière : là-bas, ils ont une régie agricole et produisent leurs propres légumes pour leur cantine. Un modèle qui fait rêver !"
Pas question cependant d’imposer le "tout végétarien", prévient le maire Olivier Clodong, qui assure qu’il y aura toujours un menu de substitution. "Les nutritionnistes nous disent clairement que l’apport de la viande n’est pas compensé dans un menu végétarien, indique l'édile. Le tout-végétarien provoque des carences alimentaires. Je suis obligé de tenir compte de cela et de ne pas me jeter à corps perdu dans des effets de mode pour me rendre compte dans deux ou trois ans que nous avons fait une erreur."
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