Malbouffe : Foodwatch dénonce le marketing à destination des enfants dans une enquête
Trop gras, trop salés ou trop sucrés. Foodwatch a passé au crible 228 boissons et aliments pour enfants et selon son enquête, publiée ce mercredi, 9 produits sur 10 ne devraient pas faire l'objet de marketing ciblant les plus petits. L'organisation non-gouvernementale de défense des consommateurs assure que ces produits sont trop gras ou trop sucrés, par rapport aux recommandations nutritionnelles de l'Organisation mondiale de la Santé. Elle dénonce un "marketing de la malbouffe" et demande un encadrement de ces "pratiques délétères".
Foodwatch n'hésite pas dans son enquête à citer les noms des marques visées : Coca-Cola, Ferrero, Kellog's ou encore Nestlé. L'association liste aussi plusieurs exemples de campagne marketing qui posent problème selon elle : la participation du rappeur Jul à une publicité vidéo pour le soda Oasis, la création d'une cannette Coca-Cola en partenariat avec la chanteuse Rosalia ou encore la marque de brioches Pitch qui développe des podcasts à destination des enfants.
Les emballages en couleur et avec des jeux, les jouets à l'intérieur des paquets ou les opérations commerciales pour faire gagner des places pour des parcs d'attractions font aussi partie du "marketing à destination des enfants" dénoncé par Foodwatch.
Un enfant français sur six en surpoids ou obèse
"Les géants de la malbouffe n’hésitent pas à élaborer des stratégies à la limite de la manipulation. C’est totalement immoral et irresponsable quand on voit les conséquences de la malbouffe sur la santé des plus jeunes", réagit Audrey Morice, chargée de campagnes Foodwatch France. En France, un enfant sur six entre 6 et 17 ans est en surpoids ou obèse.
Pourtant, 23 géants de l'alimentaire (Burger King, Danone, Coca-Cola, Unilever...) ont, depuis 2007, signé une charte : l'EU Pledge. À travers ce document, ils se sont engagés à ne plus faire de publicité pour les enfants de moins de 13 ans, sauf pour les produits qui respectent leurs propres critères nutritionnels. Des critères bien moins sévères que les recommandations de l'Organisation mondiale de la Santé.
Foodwatch demande donc aux autorités d'imposer des règles aux géants de l'alimentaire. "La commercialisation des produits trop gras, trop sucrés, trop salés, destinée aux enfants ne devrait être autorisée que pour les aliments qui répondent aux critères nutritionnels du modèle de l’OMS", insiste l'association.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.