Perrier : "On ne peut pas permettre que ces bouteilles frauduleuses restent sur le marché", s'indigne Foodwatch
Apprès les nouvelles révélations de la cellule investigation de Radio France et Le Monde sur la qualité préoccupante des ressources en eau Perrier, propriété de Nestlé, la directrice de l'information de Foodwatch lance lundi 16 décembre sur franceinfo un appel à réagir auprès des autorités : "Qu'attend-on ?". "On ne va pas mourir demain de boire cette eau Perrier, mais on ne peut pas permettre que ces bouteilles frauduleuses restent sur le marché", alerte Ingrid Kragl.
Elle dénonce une "fraude massive qui touche la planète entière" et surtout l'absence de communication de la part des autorités. "Les autorités se refusent à communiquer sur ces fraudes massives", déplore Ingrid Kragl, alors que le risque virologique est soulevé par l'Autorité régionale de santé (ARS) d'Occitanie depuis le 30 août dernier. L'autorité sanitaire s'inquiète notamment d'un risque virologique, à cause du système de filtration non-réglementaire de l'usine qui "n'a pas d'effet de rétention sur les virus" selon les enquêteurs. Pour la première fois, elle envisage "un arrêt de la production d'eau minérale naturelle sur le site de Vergèze (Gard)".
"On est face à des pratiques frauduleuses graves et complètement hors des clous par rapport à la réglementation", alerte la directrice de Foodwatch. L'organisation qui lutte contre les dérives du secteur agroalimentaire a porté plainte dès le 1er février dernier après les premières révélations sur les eaux embouteillées Nestlé.
"Presque un an de révélations et toujours rien, toujours pas de juge d'instruction désigné. Et je découvre que le préfet du Gard envisage de prendre une décision au premier semestre... 2025 !"
Ingrid Kragl, directrice de Foodwatchà franceinfo
L'avenir de Perrier et des centaines de salariés de son usine de Vergèze dépend maintenant de la préfecture du Gard. Cette dernière doit en effet se prononcer sur la demande de renouvellement d'autorisation d'exploitation de la "source Perrier" pour produire de l'eau minérale naturelle, déposée en octobre 2023 par Nestlé. Contactée par Radio France et Le Monde, elle indique qu'une décision pourra être prise lors du "premier semestre 2025" après réception d'un "avis d'hydrogéologues agréés en matière d'hygiène publique", complémentaire au rapport de l'ARS.
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