Budget de la Sécurité sociale : mobilisation des personnels de santé mardi à l'appel des syndicats avant une grève reconductible du 4 novembre au 21 décembre
L’intersyndicale des professionnels de santé, réunissant la CGT, FO, Solidaires et Unsa, appelle à une journée de mobilisation mardi 29 octobre pour dénoncer le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025, discuté depuis lundi à l'Assemblée nationale. Les syndicats de la fonction publique hospitalière ont par ailleurs déposé lundi un préavis pour une grève nationale reconductible du 4 novembre au 21 décembre.
Pour les syndicats, l'augmentation prévue de 2,8% des dépenses de l'assurance-maladie et de 3,1% des établissements publics de santé "sont loin de répondre aux besoins". "Aujourd'hui ce PLFSS est loin des attentes des usagers, loin des attentes des professionnels de la santé", a alerté Malika Belarbi, secrétaire départementale de la CGT Santé action sociale des Hauts-de-Seine, joint par France Inter. "On nous applaudissait pendant le Covid et nous redevenons ces fainéants de fonctionnaires qui coûtent cher, cela commence à faire de trop et les agents ont envie de le dire", a dénoncé le secrétaire national de l'Unsa santé Yann Le Baron. Dans le viseur des syndicats, la volonté du ministre chargé du Budget Laurent Saint-Martin de passer à trois jours le délai de carence des fonctionnaires en cas d’arrêt-maladie, contre un aujourd’hui, et réduire l’indemnisation des arrêts-maladies à 90% contre 100% actuellement afin d’aligner le secteur public sur le privé.
"Les premiers touchés, ce seront les urgences"
La Fédération hospitalière de France (FHF) dénonce de son côté une augmentation de l'enveloppe accordée aux hôpitaux "en trompe-l’œil", dans la mesure où l'exécutif prévoit une hausse des cotisations de retraite du personnel hospitalier, qu'il envisage d'imposer aux hôpitaux publics. "Derrière, il faut défalquer l'augmentation des cotisations retraites. C'est plus d'un milliard d'euros sur la totalité", a souligné sur France Culture Arnaud Robinet, président de la FHF et maire (Horizons) de Reims. Par ailleurs, en intégrant le retard accumulé du fait du sous-financement de l'inflation en 2023 et 2024, la progression réelle n'est que de 0,2%, soit environ 200 millions d'euros, a-t-il jugé. Une enveloppe bien loin des 6% que la FHF estimait nécessaire.
"Ça ne permet pas de donner des perspectives, ça ne permet pas d'effectuer des recrutements qui devraient être effectués pour améliorer à la fois les conditions de travaux et la qualité de prise en charge des usagers", a déclaré sur franceinfo Gilles Gadier, secrétaire fédéral de la Fédération Service public et Santé Force ouvrière.
"Les premiers touchés, ce seront les urgences", a regretté sur France Culture Olivier Youinou, secrétaire général syndicat Sud santé AP-HP. "Et avec les urgences, ce sera la prise en charge de toutes ces personnes qui n'ont plus d'accès à la santé autre que l'hôpital. La médecine de ville n'est plus en mesure de prendre en charge la population", a-t-il déploré. "Il y aura tous les effets qui seront moins visibles sur les autres services d'aval des urgences notamment, où le manque de lits, faute d'effectifs, faute de personnel, se fera sentir aussi", a-t-il ajouté.
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