Atteinte d'un cancer, elle lance une cagnotte pour payer son médicament
Leslie, 40 ans, a appris il y a une semaine que son traitement "miracle" ne serait plus remboursé. Cette mère de famille a décidé de faire appel aux dons, et ça marche.
Comment survivre au cancer quand le traitement miracle n'est plus remboursé ? C'est la question que Leslie, une Camarguaise de 40 ans, s'est posée lorsque la CPAM lui a annoncé qu'elle devrait à l'avenir se payer elle-même l'Avastin, ce nouveau traitement qui faisait des merveilles sur sa maladie.
Chaque injection coûte 1 632 euros
La Sécurité sociale juge son "service médical rendu insuffisant" et ne serait pas assez efficace, d'après les pouvoirs publics. Surtout, d'autres traitements, plus efficaces, sont apparus depuis sa commercialisation, comme l'immunothérapie. Cependant, pour Nicolas Albin, oncologue à Grenoble et membre de la haute autorité de la Santé, le cas de Leslie n'invalide pas les résultats à l'échelle nationale : les résultats, selon lui, étaient en effet peu satisfaisants pour les cancers du sein, comme celui qui frappe Leslie, du foie ou du rein. Problème : ce n'était pas le cas pour les cancers du col de l'utérus, pour qui il n'existe pas de traitements alternatifs. Et de l’avis même de Nicolas Albin, l'Avastin reste un des meilleurs traitement contre ce type de cancer. Mais il n'est plus... remboursé.
1 632 euros toutes les trois semaines
Or chaque injection coûte 1 632 euros et Leslie doit en faire toutes les trois semaines... Aidée par son médecin, l'oncologue Jean-Loup Mousset, elle a lancé une campagne de financement participatif sur internet, sur le site La Cagnotte des proches. Sa démarche a fait mouche, des centaines de personnes font un don chaque jour. En moins d'une semaine, elle a récolté plus de 32 000 euros, de quoi suivre son traitement très coûteux pendant encore un an et demi.
Un cancer métastasique très agressif
Après trois chimiothérapies particulèrment lourdes pour un cancer métastasique très agressif, l'Avastin avait changé la vie de Leslie. "Ma santé allait mieux... Et surtout, je sentais une meilleure énergie, et puis la possibilité de continuer mon travail. Le contact avec mon fils, c'est quand même plus sympa quand on est une maman... Je trouve ça génial de pouvoir avoir ce confort-là pour quelqu'un qui a un cancer du sein métastasé."
Un truc de "dingue"
Lorsqu'elle lance sa cagnotte sur internet, la mayonnaise prend vite: Chaque fois que Leslie se connecte, c'est la même réaction. "Je suis hyper touchée à chaque fois. Je ne m'attendais pas du tout à ça, c'est un truc de dingue. Cela ne me surprend pas, je suis super contente justement qu'on me prouve qu'il y a de la générosité, qu'il y a de la mobilisation en France". Avec son médecin, le Dr Mouysset, ils luttent contre le déremboursement systématique. Il faut, selon eux, que la Sécu fasse au cas par cas : "On propose que ce soient les médecins qui puissent dire qu'un traitement est valide ou intéressant. Ca semblerait logique, c'est ce que l'on aimerait. C'est pouvoir personnaliser l'approche parce que ce que j'ai proposé, évidemment, ce n'est pas le traitement standard mais c'est le traitement qui lui convient le mieux".
Et si Leslie se voit finalement rembourser son traitement par la Sécurité sociale, elle donnera tout l'argent de sa cagnotte, à d'autres malades dans cette même situation.
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