Éric Girard : une victoire sur le cancer pas comme les autres
Ce dimanche 4 février est la journée mondiale de lutte contre le cancer. En 2017, en France, on estime à 400 000 le nombre de nouveaux cas de cancer diagnostiqués. Si les malades sont de plus en plus nombreux, grâce aux progrès de la médecine, leur survie progresse.
On entend à peine ses directives, et pourtant, il a toujours la même prestance, et l'exigence d'un entraîneur de haut niveau, malgré la perte subite de sa voix après un cancer des cordes vocales. Éric Girard n'a jamais aussi peu crié sur un terrain de basket, confie-t-il, "mais je m'aperçois que finalement, quand on est dans la communication, moins on crie, plus on est écoutés", analyse l'entraîneur de l'ESSM Le Portel. Aujourd'hui, il s'exprime avec une prothèse, un micro et un amplificateur. Aujourd'hui, les joueurs ont dû s'adapter : "Déjà il était dur comme homme, et c'est comme s’il avait toujours sa voix", explique Benoit Mangin, capitaine de l'équipe. Et pour cause : le voici il y a quinze ans, avec son caractère bien trempé, et des coups de gueule comme en 2000 quand il quitte le parquet sur une faute de l'arbitre selon lui.
"Je me doute qu'un jour, il y aura un troisième match"
En 2011, Éric Girard consulte pour une banale extinction de voix. Les tests révèlent finalement le cancer du fumeur. "Moi qui n'ai jamais fumé, qui étais sportif de haut niveau au départ... C'est dur d'assumer quand finalement, on n'y est pour rien", confie-t-il. 40 séances de radiothérapie, et c'est la guérison. Mais neuf mois plus tard, le médecin lui laisse peu d'espoir : "Monsieur Girard, vous avez quatre mois à vivre", se souvient-il. Mais il défie tous les pronostics, avec une volonté et un mental de champion. "Je me doute qu'un jour, il y aura un troisième match. Je suis déjà préparé, et dans l'anticipation", explique l'entraîneur. Une double victoire, puisque la même année, Éric Girard a emmené son club dans les plus hauts sommets, la Pro A, l'élite du basket français.
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