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Info franceinfo Cancer : une eurodéputée révèle les détails du plan européen de lutte contre la maladie

Plusieurs mesures sont préconisées par ce plan européen dont le financement s'élève à 4 milliards d'euros.

Article rédigé par franceinfo
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Une session plénière au Parlement européen à Bruxelles, le 27 janvier 2022. (JOHN THYS / AFP)

La députée européenne Véronique Trillet-Lenoir dévoile en exclusivité vendredi 4 février sur franceinfo le Plan européen de lutte contre le cancer qu'elle présentera le 15 février en séance plénière du parlement européen. Elle appelle sur franceinfo à arrêter les "égoïsmes nationaux".

Ce plan a été soutenu à la majorité début décembre par la commission spéciale pour la lutte contre le cancer, avec un financement à hauteur de 4 milliards d'euros via le programme EU4Health, ainsi que divers financements européens.

Une "génération sans tabac 2040"

Ce plan vise à ce que les États européens travaillent ensemble pour prévenir 40% des cancers évitables via des mesures législatives pour réduire les comportements à risque, notamment avec l'objectif d'une "Génération sans tabac 2040". Le dépistage et la détection précoce des cancers devront être optimisés par une plateforme d'échanges et de collaboration entre les différentes structures nationales qui en sont chargées. Le plan vise à ce que 90% des citoyens européens concernés par les dépistages des cancers du sein, du colon et du col de l'utérus soient contactés pour les faire.

"Pour un cancer donné dans une situation donnée, 25% de différence de survie d'un pays à l'autre. Et ces inégalités existent également d'une région à l'autre."

Véronique Trillet-Lenoir députée européenne

à franceinfo

Une différence de survie que l’on retrouve entre la France et la Roumanie, pays dans lequel on a moins de chance de survivre d’un cancer. Les pays européens sont "inégaux en matière d'information sur la prévention", "en matière d'accès au dépistage" et "en matière d'accès à des traitements innovants". Pour Véronique Trillet-Lenoir, cette situation est "intolérable". Elle lance un appel : "Arrêtons les égoïsmes nationaux, arrêtons les champions nationaux industriels. Faisons des consortiums, des partenariats public-privé financés par la Commission européenne, qui a la volonté de financer et mettre en place une recherche inclusive, une recherche qui ne laisse personne sur le carreau", explique-t-elle.

Un centre de référence dans chaque État

Au moins un centre de référence pour la prise en charge des cancers, en particulier les plus rares, devra être identifié dans chaque État membre, préconise le plan. L'élaboration de critères de qualité attendus des établissements et professionnels en cancérologie doit également favoriser l'accès équitable aux soins. Ce plan européen prévoit également un accompagnement plus uniformisé des patients et de leurs proches aidants pendant et après la maladie, notamment sur l'aide à la réinsertion et un déploiement du "droit à l'oubli", pour éviter de pénaliser les patients guéris sur leurs démarches d'assurances. 

"Quelle belle opportunité que la présidence française de l'Union européenne pour stimuler cette volonté commune et l'accompagner", souligne-t-elle. Mais cette mise en commun de la lutte contre le cancer au niveau européen ne sera pas facile à mettre en place. Elle pointe le rôle des lobbies du monde de la santé. "On y arrivera, non seulement si on est unis, mais si on est capables de faire face à tous les facteurs influençant les politiques de santé par l'intermédiaire de groupes de pression qui peuvent avoir un intérêt objectif à ce que ces mesures ne fonctionnent pas, explique-t-elle. Il y en a partout, il y en a au Parlement européen."

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