Santé : des chercheurs lyonnais identifient des cellules responsables de certains cancers

Ces chercheurs français ont établi un lien entre des cellules inflammatoires et la formation de cellules cancéreuses. Ils ont aussi trouvé des pistes de traitements possibles.
Article rédigé par Solenne Le Hen
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
Photo d'illustration d'un laboratoire du CNRS. (THOMAS TOUSSAINT / MAXPPP)

C'est une découverte supplémentaire dans la compréhension de la formation des tumeurs cancéreuses. Des chercheurs lyonnais ont identifié des cellules liées certains cancers colorectaux, de l'intestin grêle, du foie et du pancréas. Leurs travaux viennent d'être publiés dans la revue scientifique américaine Nature.

Les lymphocytes TH17, des cellules de défense naturelle du corps, étaient déjà connues, mais les chercheurs lyonnais ont découvert qu'elles se répartissaient en huit sous-groupes, dont chacun a un rôle distinct. L'un d'entre eux provoque la formation de tumeurs, notamment dans la zone de l'intestin. "Ces cellules vont créer un environnement inflammatoire chronique, c’est-à-dire une inflammation permanente", explique le Dr Julien Marie, immunologiste à l'Inserm, qui a mené ces travaux.

"Les cellules saines qui se retrouvent autour – par exemple les cellules de l'intestin – vont avoir des dommages sur leur ADN. Derrière, il va y avoir apparition de cancer." En l'occurrence un cancer colorectal, de l'intestin grêle, du foie ou du pancréas. 

Des pistes pour de futurs traitements

La bonne nouvelle, c'est que l'équipe de Julien Marie a également identifié une protéine qui bloque ces cellules : une cytokine, déjà présente dans le corps. Les chercheurs imaginent déjà qu'on pourrait l'administrer en plus, sous forme de comprimés ou de gélules, en prévention ou au tout début d'un cancer. Ce traitement pourrait notamment concerner des personnes à risque, comme des patients déjà atteints de la maladie de Crohn, d'une cirrhose hépatique ou d'une pancréatite.

L'oncologue et président d'Unicancer Jean-Yves Blay, "très fier de ces découvertes françaises", souligne qu'en effet elles vont "permettre d'ouvrir des stratégies de prévention pour éviter le développement de ces cellules qui ne fonctionnent pas comme on le voudrait" et "ouvrir la porte à des approches thérapeutiques originales de la prévention du développement des cancers."

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