Cœur artificiel : la société Carmat maintient son programme d'essais
Le premier patient implanté est mort dimanche soir. Le programme "reste un grand succès puisque cela permet de valider le concept de cette prothèse", selon le chirurgien cardiaque, Christian Latrémouille.
La mort du premier patient à avoir reçu un cœur artificiel n'interrompt pas le processus. La société Carmat a maintenu son programme d'essais et mis en garde, mardi 4 mars, contre toute conclusion hâtive après le décès du premier patient ayant bénéficié de l'implantation de son cœur artificiel, 75 jours après sa greffe.
"Cela reste un grand succès puisque cela permet de valider le concept de cette prothèse", a commenté le chirurgien cardiaque de l'hôpital Georges-Pompidou, Christian Latrémouille, qui avait pratiqué l'intervention. Le cœur Carmat "a parfaitement bien fonctionné (...) chez un organisme qui était très fatigué", a-t-il souligné.
"Rôle pionnier" du patient
"Il est bien sûr prématuré de tirer des conclusions à partir d'un seul patient", a déclaré pour sa part Carmat dans un courriel à l'AFP. Cette société de biotechnologie cotée en Bourse à Paris a mis en avant le fait que la première phase d'essais cliniques avait comme objectif la survie du patient au moins 30 jours après l'implantation. Carmat a dans la foulée confirmé prévoir d'opérer un total de quatre patients "n'ayant pas d'alternative à l'implantation d'un cœur artificiel" dans cette première phase d'essais.
Daniel Duveau (CHU de Nantes), qui a participé à l'implantation en décembre avec Christian Latrémouille, a expliqué sur le site internet du journal La Dépêche que le patient avait "souffert de difficultés sur le plan respiratoire". "Je pense que tout cela a malheureusement abouti au décès", a déclaré le spécialiste, suggérant que le cœur artificiel n'était pas la cause directe du décès du patient.
La société Carmat, dont le titre a été suspendu de la cotation mardi, s'est abstenue de tout commentaire à ce sujet et a souligné qu'elle ne prévoyait "pas de communiquer sur les résultats de l'étude tant que l'implantation et le suivi à 30 jours des quatre patients prévus ne seront pas finalisés". La société a tenu cependant mardi à "saluer le courage et le rôle pionnier de ce patient et de sa famille et le dévouement de l'équipe médicale".
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