Consultations à 25 euros : les médecins sanctionnés
23 euros. C’est le prix de référence d’une consultation chez un médecin un conventionné secteur 1. Une tarification jugée injuste par certains praticiens. "23 € pour payer un professionnel de santé qui a 9 ans d’étude et qui a une responsabilité quand il met sa signature au bas d’une ordonnance, c’est inique", soutient Didier Le Vaguerès, médecin généraliste. "C’est tout aussi inique que d’acheter des tomates à 50 centimes d’euros le kilo. On peut les acheter mais elles n’ont pas de goût. Faut pas s’en étonner"
Avec près de 600 confrères, il participe à un mouvement de "désobéissance tarifaire". Autrement dit, depuis un an, il applique un dépassement d’honoraire de 2 euros. Un supplément qu’il applique "uniquement aux patients remboursés par leur mutuelle ou financièrement capables de payer." Mais cette tarification est illégale et sujette à des sanctions financières. "Poursuivre des médecins pour deux euros alors que les mutuelles remboursent dans la grande majorité des dépassements, sincèrement, c’est un mauvais combat", s’indigne Jean-Paul Hamon, président de la Fédération des Médecins de France.
Le bras de fer entre l’assurance maladie et les médecins autour du prix de la consultation dure depuis des mois. En août dernier, plusieurs syndicats ont signé une convention revalorisant la consultation de 23 à 25 €. Mais elle ne s’appliquera qu’à partir du 1er mai 2017. Trop tard pour les médecins, qui dénoncent un quotidien chaque jour un peu plus critique. "Nous ce qu’on demande ce n’est pas davantage d’argent pour mettre dans nos poches mais pour embaucher du personnel. Cette convention ne va pas redonner de l’attractivité à la médecine libérale, les déserts médicaux vont continuer à s’amplifier", critique Jean-Paul Hamon.
Selon les médecins qui l’appliquent, cette désobéissance tarifaire est avant tout "une manière symbolique d’alerter les pouvoirs publics" et les citoyens, à l’heure "où les cabinets saturent, où les jeunes médecins fuient la médecine générale, et où les déserts médicaux gagnent du terrain".
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