La pilule contraceptive tuerait 35 femmes en France chaque année
C'est ce qu'a estimé l'épidémiologiste Catherine Hill, en généralisant des chiffres issus d'une étude réalisée par le CHU de Brest.
Le médicament Diane 35, suspendu à la vente depuis le 30 janvier, serait responsable de quatre décès. Comme pour les pilules de 3e et 4e générations, cet anti-acné également prescrit comme contraceptif est accusé d'accroître les risques de troubles emboliques veineux. Alors, combien ces contraceptifs tuent-ils de femmes chaque année ? Trente-cinq, répond Catherine Hill, épidémiologiste à l'institut Gustave-Roussy de Villejuif (Val-de-Marne), au Journal du Dimanche dans son édition du 3 février.
La spécialiste se base sur une étude récente du professeur Christian Riché, directeur du centre de pharmacovigilance du CHU de Brest (Finistère). En examinant 550 hospitalisation, il a "recensé 80 embolies pulmonaires sous pilule, toutes générations confondues, et un décès (soit un décès pour 80 accidents)", note le JDD. Selon les calculs de Catherine Hill, "établis grâce aux chiffres de vente des médicaments de 2007 à 2012 et portant sur quelque 5,1 millions de Françaises sous contraceptifs oraux", la pilule (toutes générations confondues) "serait responsable de près de 2 800 thromboses ou embolies chaque année". En extrapolant les résultats du CHU de Brest à la France entière, 35 décès par an seraient donc causés en France par des accidents liés à la pilule contraceptive.
D'aucuns estiment que les médecins ont peut-être la prescription facile, ce que ne rejette pas Christian Riché : "La plupart des femmes ayant fait des accidents sous pilule n'auraient jamais dû la prendre car elles avaient des facteurs de risque associés, parfois cumulés : poids, tabac, antécédents familiaux", regrette-t-il dans le Journal du dimanche.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.