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Saint-Denis : une maison pour accompagner et "réparer" les femmes

Une Maison des femmes a été inaugurée, vendredi 8 juillet, à Saint-Denis. La structure, dédiée à la santé des femmes dans sa globalité se veut un lieu ouvert et efficace dans sa prise en charge
Article rédigé par La rédaction d'Allodocteurs.fr
France Télévisions
Publié Mis à jour
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  (FRANCO VOLPATO / 44764873)

Planning familial (contraception, IVG, éducation sexuelle), prise en charge des violences sexuelles (inceste, viol, réparation des violences sexuelles) et des violences conjugales… Les consultations proposées par la nouvelle Maison de femmes, pour soigner et accompagner les femmes, à Saint-Denis, ne sont pas nouvelles, mais ne bénéficiaient pas jusque-là d'un endroit dédié. C’est désormais chose faite. Le Dr Ghada Hatem, gynécologie-obstétricienne et médecin-chef de la structure, a porté le projet a bout de bras pendant plusieurs années. Il est unique en France.

Pour elle, la structure manquait cruellement. "Le parcours est souvent compliqué pour les femmes à cause de l'éparpillement des services et des interlocuteurs. Elle se découragent", constate la gynécologue. Ce regroupement a été pensé pour leur redonner confiance et donc leur permettre d’accéder à une meilleure prise en charge. "Cette organisation est  la garantie d’une meilleure efficience", ajoute-t-elle.

Des femmes "prises par la main"

La Maison, dans sa structure-même, a été pensée pour être accueillante. "Elle dépend, administrativement, de l’hôpital Delafontaine, mais en pratique, elle est à l’écart. Elle est dans un jardin, donne directement sur la rue, ce qui facilite énormément l’accès aux  soins pour les femmes", détaille le Dr Hatem.

Les patientes de l’hôpital ont des spécificités marquées. Dans cet établissement, 14% des 4.600 femmes qui accouchent chaque année sont excisées et 200 femmes par an sortent de la maternité sans solution d'hébergement.

Une quinzaine de personnes (médecins, sages-femmes, psychologues, sexologues...) donneront leurs premières consultations à compter du 15 juillet. Mais les femmes ne trouveront pas de l’aide qu’auprès du personnel médical. "La structure travaille aussi avec des assistantes sociales et des avocats. Le but est d’aider les femmes  dans leurs démarches sociales et judicaires. "

Une maison à plusieurs entrées

Les femmes pourront accéder à la structure par le bouche à oreille ou être orientées par des médecins de ville ou hospitaliers. Des médecins qui, confrontés à des violences, ne savaient pas toujours où adresser leurs patientes.

Lors d'une visite du bâtiment encore en travaux en avril, la ministre des Droits des femmes Laurence Rossignol avait loué un projet "exemplaire": "Les femmes doivent trouver un endroit pour dire ce qui n'est pas facile à dire."

Dans un communiqué jeudi, le président du Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis Stéphane Troussel estime que cette structure est une "réponse à des situations de détresse dues à la précarité extrême des femmes migrantes, des femmes en situation administrative difficile et des femmes en rupture de liens sociaux et familiaux".

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